Close

Abonnez-vous à l'Eau vive

Navigation

Categories

George Stamos présente son nouveau solo en exclusivité à Regina

Author: Estelle Bonetto/Monday, September 27, 2021/Categories: Arts et culture, Danse

En tournée dans l’Ouest canadien, le danseur et chorégraphe montréalais George Stamos présente en exclusivité son nouveau solo Nightlight dans les studios de New Dance Horizons à Regina et revisite sa pièce maîtresse Recurrent Measures lors du festival Queer City Cinema.

« Regina est une ville très branchée ! », s’exclame George Stamos qui en est à sa troisième visite chez la reine des Prairies. « Oui, il y a un sentiment d’isolement dû à l’emplacement géographique, mais je trouve que les gens, les artistes sont très bien connectés ici, ils ont de bons circuits de réseautage. »

L’artiste queer originaire de Nouvelle-Écosse a vu défiler les villes durant sa carrière de danseur, d’Amsterdam à New York, en passant par Toronto, London et Montréal. Sans oublier Regina où il a fait la rencontre de Robin Poitras, directrice artistique de New Dance Horizons, avec qui le courant, électrifiant, est vite passé. 

« J’ai tout de suite ressenti de grandes affinités artistiques et c’est donc tout naturellement que je lui ai proposé la première de Nightlight », se réjouit George Stamos, en résidence à New Dance Horizons tout ce mois de septembre.

Le danseur avait en effet foulé le sol réginois en 2017 lors d’une tournée avec la compagnie de danse contemporaine Nyata Nyata avec laquelle il a dansé pendant plusieurs années et où il a étudié la technique du mouvement lokéto développée par sa directrice artistique Zab Maboungou. Une technique inspirée, entre autres, des répertoires de l’Afrique centrale et qui met l’accent sur l’ancrage du bassin et des jambes.

Entre le jour et la nuit

Nightlight est une véritable ode à la nuit, un univers où se mêlent les sens, les envies, les charnières entre sommeil et éveil. Et où l’être métamorphosé se permet de devenir un autre. « C’est un jeu de mots entre nightlight et nightlife ; la veilleuse qui réconforte et rassure, et la vie nocturne qui excite les sens », explique l’interprète.

La nuit, les cartes sont brouillées et on ne sait plus très bien si on vit un rêve ou une réalité. C’est cet univers surréaliste que George Stamos explore, déconstruit pour mieux édifier.

« Je veux montrer la culture des clubs, des boîtes de nuit, cette joie de vivre. Même si cela peut sonner quétaine, j’ai toujours eu le profond désir de danser, de sentir cette connexion à moi-même et aux autres, et de voir la vie sous un angle plus positif », commente le danseur.

Terrain de jeu, d’exploration et de recherche idéal, New Dance Horizons offre à l’artiste « un espace de création ouvert et propice aux conversations », et ce, jusqu’à sa présentation à l’Agora de la danse à Montréal en février 2022.

Au-delà des stéréotypes

Cette joie de vivre, l’artiste s’attache à l’expliquer sous un angle nouveau, car celle-ci est souvent « confondue avec quelque chose de superficiel, de trash », note-t-il. Loin d’être fictive, la joie est souvent teintée de souffrance pour ce dernier : « La vie est faite d’obstacles qui nous font souffrir, mais ce qui m’intéresse en tant que personne et artiste, c’est la façon dont on survit, dont on passe à travers les épreuves. »

Le spectacle Recurring Measures Deluxe, en trio avec Jamie Wright et Robert Meilleur, sera présenté le 18 septembre lors du festival Queer City Cinema à Regina et s’inscrit dans la même perspective métaphorique de résilience. « Les danseurs frappent un mur, au sens propre et figuré, mais finissent toujours par rebondir », explique le chorégraphe.

De l’exubérance à la tempérance

Le danseur évoque les cycles de son propre parcours pour surmonter les embûches liées à sa réalité queer et la façon dont il a adapté son approche au fil du temps. « Les choses ont beaucoup évolué. Dans les années 1980, je m’affichais queer, je portais des robes, du maquillage, j’étais un danseur gogo et je dansais en talons hauts, mais ce n’était pas facile. C’était pas rare de se faire jeter des œufs dans la face », se souvient-il. 

L’artiste a également vécu le fléau du sida qui a ravagé tant de vies et instauré un climat de crainte et d’angoisse au sein de la communauté. La culture des clubs de nuit lui a donné une confiance et un confort qu’il tente de reproduire sur scène et dans la vie. « Dans cet espace, je pouvais briller et être moi-même, je n’avais pas besoin de me cacher, même si j’ai toujours été haut en couleur », relève-t-il.

Peu à peu, George Stamos a cependant laissé de côté l’aspect plus flamboyant de cette vie nocturne pour adopter une approche plus sobre, faite de tempérance et de patience. « Être queer n’est pas juste un look, une mode, c’est une façon de penser et de se comporter », précise l’artiste.

Être et paraître

Le costume revêt une signification singulière pour le danseur et ne doit pas être pris à la légère. La haute couture s’invite ainsi sur scène grâce à une collaboration artistique avec le grand couturier et designer Antonio Ortega qui crée des collections non genrées.

« Ses créations sont des sculptures symboliques qui épousent parfaitement mon travail », se réjouit George Stamos, ajoutant que ses vêtements sont conçus pour le corps et le genre humain en transcendant les normes hétérosexuelles.

Se libérer des normes et s’affranchir des stéréotypes sont les grands axes qui définissent la réalité queer, rappelle le danseur : « Ce terme a longtemps été pris comme une insulte, car il veut dire ‘étrange’ ou ‘bizarre’ en anglais, mais de nos jours, queer se réfère aux personnes non hétéronormatives de toute orientation sexuelle ou genre. Il sert parfois d’expression générale englobant les personnes s’identifiant LGBT2Q. »

Bien dans son queer

« Just be queer and get over it ! », lance le danseur quinquagénaire. Après les revendications et les années d’activisme pour faire avancer la cause et les droits de la communauté LGBTQ, l’artiste engagé dit vouloir jouir des acquis, tout en reconnaissant qu’il reste énormément à faire pour créer des espaces « plus sécuritaires » pour toutes les diversités.

« Nous sommes tous liés les uns aux autres, que cela nous plaise ou pas, alors autant en profiter ! Nightlight aborde justement cette légèreté et cette nécessité de s’amuser dans le respect des différences qui nous rapprochent. L’idée étant d’élever et non de rabaisser », ponctue l’artiste.

Pour retrouver toute l’actualité de George Stamos, rendez-vous sur son site personnel georgestamos.com.

Print

Number of views (5424)/Comments ()

Estelle Bonetto

Estelle Bonetto

Other posts by Estelle Bonetto
Contact author
Comments are only visible to subscribers.

Contact author

x

Les plus populaires

Festival Fête fransaskoise 2018 : une édition réussie

Festival Fête fransaskoise 2018 : une édition réussie

PIKE LAKE - Près de 700 personnes se sont données rendez-vous au parc provincial de Pike Lake pour les trois jours d’activités et de spectacles de...
Friday, August 17, 2018/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (912302)/Comments ()/
"Un tramway nommé Désir" au Théâre Oskana

"Un tramway nommé Désir" au Théâre Oskana

Le Théâtre Oskana de Regina présentait, du 15 au 18 mars dernier, Un tramway nommé Désir, de l’auteur américain Tennessee Williams.

Thursday, March 29, 2018/Author: Mychèle Fortin/Number of views (445204)/Comments ()/
La Tente francophone accueille plus de 1 000 visiteurs

La Tente francophone accueille plus de 1 000 visiteurs

Festival pour enfants Potash Corp à Saskatoon

SASKATOON - Pour la première fois cette année, le Festival pour enfants Potash Corp offrait une tente abritant les activités offertes par...
Thursday, June 16, 2016/Author: Aminata Konaté/Number of views (410885)/Comments ()/
Le « mieux-être » au cœur du Rendez-vous fransaskois 2016

Le « mieux-être » au cœur du Rendez-vous fransaskois 2016

SASKATOON - C’est sous le thème du « mieux être personnel et communautaire » que s’est déroulé le...
Thursday, November 10, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (279566)/Comments ()/
La Saint-Jean-Baptiste en Saskatchewan

La Saint-Jean-Baptiste en Saskatchewan

Compte rendu et photos des célébrations de la Saint-Jean-Baptiste à Saskatoon, Bellegarde, Gravelbourg et Zenon Park.

Sunday, July 3, 2016/Author: L'Eau vive/Number of views (258555)/Comments ()/
Mosaic 2017 : Un pavillon francophone haut en couleur

Mosaic 2017 : Un pavillon francophone haut en couleur

Festival Mosaic 2017 à Regina

REGINA - Les résidents de la capitale saskatchewannaise se sont déplacés en grand nombre dans les dix pavillons du festival Mosaic...
Thursday, June 8, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (132217)/Comments ()/
La Fête fransaskoise 2017: un franc succès

La Fête fransaskoise 2017: un franc succès

Le déroulement de plusieurs activités durant le week-end du festival Fête fransaskoise n’a pas empêché la présence de...
Thursday, August 17, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (108194)/Comments ()/
La Société historique de la Saskatchewan honorée par la province

La Société historique de la Saskatchewan honorée par la province

REGINA - Son Honneur, l’honorable W. Thomas Molloy, le lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan a remis un prix à la Société historique de la Saskatchewan...
Wednesday, June 27, 2018/Author: L'Eau vive/Number of views (99851)/Comments ()/
Cuba, l'île abandonnée au temps de la Covid-19

Cuba, l'île abandonnée au temps de la Covid-19

Cuba a une tradition bien établie d'aide médicale internationale. Des médecins cubains étaient prêts à venir chez nous, à la demande des communautés autochtones...
Thursday, May 14, 2020/Author: Mychèle Fortin/Number of views (99637)/Comments ()/
Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise:  Comment se porte le français dans nos écoles?

Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise: Comment se porte le français dans nos écoles?

Rencontre avec un parent inquiet, mais optimiste

La Saskatchewan a bien changé depuis l’obtention de la gestion scolaire il y a 20 ans. Depuis deux décennies, l’épanouissement du...
Thursday, January 29, 2015/Author: Mychèle Fortin (EV)/Number of views (98918)/Comments ()/
Rapports sur l'état de santé des organismes provinciaux

Rapports sur l'état de santé des organismes provinciaux

Rendez-vous fransaskois 2018

SASKATOON - Le dimanche 4 novembre, dans le cadre du Rendez-vous fransaskois 2018, les différents organismes provinciaux francophones ont eu l’occasion de...
Thursday, November 8, 2018/Author: Simb Simb/Number of views (97026)/Comments ()/
Caravane de Vocalités vivantes: quand les mots voyagent

Caravane de Vocalités vivantes: quand les mots voyagent

Après avoir sillonné les routes canadiennes des Maritimes aux Prairies, la caravane de Vocalités vivantes a effectué ses deux derniers...
Sunday, October 15, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (83903)/Comments ()/
Un plaidoyer pour une Fransaskoisie unie et forte

Un plaidoyer pour une Fransaskoisie unie et forte

Rendez-vous fransaskois 2018

Saskatoon - Du 2 au 4 novembre 2018, avait lieu à l’hôtel Hilton Garden Inn, l’édition 2018 des Rendez-Vous fransaskois où se sont rassemblées des...
Thursday, November 8, 2018/Author: Simb Simb/Number of views (73823)/Comments ()/
Célébrations du centenaire du Collège Mathieu

Célébrations du centenaire du Collège Mathieu

GRAVELBOURG - L’équipe du Collège Mathieu n’a pas ménagé ses efforts pour célébrer en grand le centenaire de l’institution d’enseignement...
Sunday, October 14, 2018/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (69137)/Comments ()/
Et c’est parti pour “Le Canada c’est moi!”

Et c’est parti pour “Le Canada c’est moi!”

C’est Saskatoon, St-Denis et Debden qui ont donné le coup d’envoi du projet de l'Association des parents fransaskois (APF) Le Canada c’est...
Friday, February 3, 2017/Author: L'Eau vive/Number of views (68418)/Comments ()/
Terms Of UsePrivacy StatementCopyright 2014 par L'Eau vive
Back To Top