Nous sommes tous et toutes, à différents niveaux, toujours en transition ; nous évoluons, nous nous transformons. Cet état, souvent angoissant par la peur de l’inconnu ou de l’instabilité, n’est pas une anomalie, mais une constance. Le bouddhisme nous rappelle que « la seule chose qui est permanente, c’est le changement », alors, préparons-nous. D’autant plus que le monde que l’on connaît se transforme actuellement à une vitesse folle.
Les changements s’expriment tant dans le monde extérieur qu’à l’intérieur de chacun. Que ce soit par une prise de conscience des contradictions qui nous habitent et nous perturbent ou par les effets imprévisibles des mouvements sociaux et environnementaux. Cet état de mutation peut être vu comme une opportunité salvatrice vers un état renouvelé et mieux adapté aux nouvelles circonstances ou comme une fatalité malheureuse.
Il y a un piège spirituel majeur dans l’espérance de la permanence, du statu quo. Résister au changement c’est se condamner à souffrir et possiblement à disparaitre prématurément. C’est probablement la source principale de la souffrance, sinon de la mort elle-même. La vie n’est qu’une longue évolution, telle une danse cosmique, marquée par des transformations à la fois subtiles à l’échelle atomique et radicales à l’échelle de la biosphère. Cette danse cosmique, de notre point de vue, nous semble évidemment chaotique. Nous devons donc nous engager dans une évolution personnelle, donc spirituelle, afin de chercher à rester en « synchronicité » avec les transformations qui ont cours.
Nous sommes souvent déchirés entre les forces transformatrices qui nous entourent et celles qui cherchent à maintenir leur pouvoir de contrôle. Vivre le changement avec dignité et sagesse nécessite d’accepter de perdre le contrôle sur le monde extérieur, sans jamais perdre contact avec qui nous sommes, nos valeurs et aspirations. Notre pouvoir de transformation est en fait notre rôle principal : nous sommes des créateurs qui devons, aujourd’hui, à l’étape évolutive où nous sommes parvenus, vivre et fonctionner de manière plus consciente dans notre état collectif. Nous ne sommes plus isolés, l’humanité consciente est maintenant naissante et requiert que nous évoluions de manière collective dans un esprit de solidarité entre les humains, mais aussi à l’égard des autres règnes de la Nature, dont nous ne sommes pas séparés comme nous l’avions longtemps cru dans la société occidentale.
Dans le monde actuel où les crises sociales, écologiques et économiques prennent une ampleur critique, la nécessité pour chacun de nous de se réinventer s’avère urgente. Nous restons bien sûr dans l’ignorance des changements parfois radicaux qui vont advenir. Toutefois, nous pouvons contribuer à l’évolution planétaire, en étant des acteurs conscients de cette évolution. Notre propre évolution contribue également à la transformation du monde. Rien n’étant séparé au sein de la substance qui nous constitue.