Le jeudi 10 avril, le président de CBC/Radio-Canada, Hubert Lacroix, annonçait la fin des émissions régionales à Espace Musique. Le lendemain, la société d’État annonçait des compressions à hauteur de 130 millions de dollars, soit 657 postes à temps plein à travers le pays, dont 48 pour l’ensemble des services régionaux de CBC / Radio-Canada, au cours des deux prochaines années.
En l’espace de cinq ans, CBC/Radio-Canada (SRC) aura perdu 2100 emplois en trois vagues de compressions.
Outre la perte des droits de diffusion de la Ligue nationale de Hockey, la société d’État est confrontée à une perte de revenus publicitaires, due à certains mauvais résultats, ainsi qu’à la diminution de la contribution fédérale de 115 millions de dollars au budget annuel annoncé en avril 2012. Selon la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), la réduction de l’enveloppe parlementaire de la société d’État et l’élimination, par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), du Fonds d’amélioration de la programmation locale (FAPL), contribuent en grande partie à la crise que traverse la société d’État. « Le FAPL permettait aux stations régionales de Radio-Canada de produire davantage d’émissions où nos communautés se reconnaissaient », déclare Marie-France Kenny, la présidente de la FCFA.
Si la Saskatchewan est, pour le moment, épargnée du côté francophone, l’inquiétude reste vive.
À l’ACF, c’est la consternation. « À la radio et à la télévision il faut toujours se réinventer. Or, avec de telles réductions d’effectifs et de moyens cela devient impossible. On tombe, au mieux, dans le maintien de services, on n’a pas les ressources pour innover », estime la présidente, Françoise Sigur-Cloutier. « SRC offre un service communautaire auprès des Fransaskois en diffusant leur information au quotidien et fait connaître notre communauté au reste des Canadiens » mais Madame Sigur-Cloutier craint de voir une érosion de la programmation locale. « Il s’agit d’une érosion sournoise, il semble que pour le gouvernement fédéral moins le public sait, mieux il se porte ».
Lors de la Table des élus, Françoise Sigur-Cloutier, a souligné qu’il fallait rester unis car « sitôt qu’on met nos préoccupations ensemble, on est déjà beaucoup plus forts ».
La FCFA, quant à elle, semble vouloir hausser le ton. « La Fédération estime que la situation a assez duré; ces compressions récurrentes minent un outil essentiel à l’épanouissement en français des citoyens de nos communautés, et il faut que cela cesse », peut-on lire dans son communiqué.
La FCFA demandera à rencontrer la ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, l’honorable Shelly Glover, afin de discuter de cette question avec elle.
Le mercredi 9 avril, Shelly Glover, alors qu’elle répondait à une question de l’opposition, à la Chambre des Communes, a déclaré que Radio-Canada avait assez d’argent pour remplir son mandat. La discussion, si elle a lieu, risque d’être des plus animée.