Près de 90% des crimes violents sont commis par des hommes. Les nouvelles sont remplies, encore dernièrement, d’histoires sordides de meurtres conjugaux, d’enlèvements d’enfants ou encore de « loups solitaires » qui s’attaquent à des foules. Il y a ces gestes criminels, mais il y aussi cette violence plus subtile qui hante nos communautés dont seules témoignent parfois les victimes. Devons-nous nous inquiéter de voir, autour de nous, des hommes qui n’hésitent pas à intimider et à calomnier sur les réseaux sociaux ou les espaces publics ceux ou (surtout) celles qui osent leur tenir tête ? Certains signes dans la communauté fransaskoise m’interpellent et devraient tous nous inquiéter. Quand j’entends des femmes se plaindre d’intimidation, d’autres se sentir agressées psychologiquement, nous ne devons plus être silencieux. La communauté fransaskoise n’est pas à l’abri du fléau de cette masculinité mal placée, de ces hommes en colère qui disent nous vouloir du bien, mais qui sont prêts à intimider, à menacer et à calomnier leurs critiques.
Selon, James Gilligan, M.D., chercheur à Harvard : « Il n’existe quasiment aucun acte de violence de la part d’hommes qui ne soit provoqué par une expérience de honte et d’humiliation publique. » Cette susceptibilité au ridicule explique évidemment beaucoup les réactions agressives de bien des hommes. Lorsque leur prestige ou leur autorité sont contestés en public, ils vont montrer les dents, devenir plus intimidants et même violents, soit verbalement, psychologiquement ou encore physiquement.
Certains vont utiliser d’abord leur voix et leur physique imposant pour intimider ou harceler celui ou celle qui leur « manque de respect » ou qui ose les critiquer. Ils vont alors prendre plaisir à fomenter leur vengeance et proférer des menaces ou calomnier ceux ou celles qui leur résistent. Leur misogynie est souvent exprimée sans gêne ! Ce sont des hommes dont la raison n’est plus digne de ce nom parce qu’ils l’utilisent surtout pour manipuler, pour créer le chaos, la confusion et pour planifier leur vengeance contre ceux ou celles qui peuvent les ralentir dans leur quête de pouvoir.
D’autres recherches affirment que les hommes sont essentiellement moins empathiques. Ils percevraient les gens davantage comme des objets qu’ils peuvent utiliser et manipuler pour leur dessein. Quand ils n’y arrivent pas, ils deviennent alors agressifs, contrôlants, et des intimidateurs en puissance. Le cerveau mâle serait plus organisé pour la résolution (ou la création) de problèmes que pour la compassion !
Quelle que soit la cause de cette agressivité, les hommes ont une responsabilité particulière de dénoncer, désamorcer et encourager la conciliation plutôt que la confrontation. C’est pourquoi j’écris aujourd’hui et soulève mes inquiétudes face à ces hommes, qui par leurs discours haineux, sèment la division, attisent les tensions interculturelles, déstabilisent la cohésion sociale et n’hésitent pas à intimider, particulièrement les femmes, pour arriver à leurs fins personnelles. Je souhaite aussi qu’aucune femme n’ait peur de dénoncer ces « hommes en colère » sachant qu’elles peuvent compter sur une communauté solidaire pour les soutenir et les défendre.