Éditée par la Coopérative des publications fransaskoises (CPF), la revue À ciel ouvert est un projet littéraire des Prairies né en 2017. Pilotée par un comité d’édition composé de bénévoles, la revue est diffusée deux fois par an et offre aux auteurs et artistes la chance de se faire publier.
« Nous sommes déterminés à contribuer au développement de la littérature en nourrissant la relève, car nous croyons fermement en la valeur d’une communauté littéraire durable pour une communauté de langue minoritaire », clame Jeffrey Klassen, coordonnateur de la revue.
Jeffrey Klassen, linguiste et chargé de cours à l’Université de la Saskatchewan, est également le coordonnateur de la revue À ciel ouvert.
Crédit: Courtoisie
Poèmes, nouvelles, contes, essais, œuvres multimédias et récits trouvent leur place dans la publication. En outre, le comité d’édition propose au lectorat des éditoriaux, des résumés de conférences littéraires et des actualités du monde littéraire francophone.
« Nous aimerions pouvoir publier plus fréquemment que deux fois par an, confie le chargé de cours de linguistique à l’Université de la Saskatchewan. Malheureusement, en raison de notre petite taille et de notre financement actuel, nous ne pouvons publier qu’un numéro tous les six mois. »
Un large public
Bien que la revue dépende d’une petite structure bénévole, elle s’est fait remarquer auprès d’un public de plus en plus diversifié.
En 2022, le site web a enregistré plus de 3 000 visites, dont près d’un quart du Québec. Des chiffres qui témoignent de l’intérêt suscité au sein de la communauté littéraire de l’Ouest canadien et de partout au pays.
Sans réel public cible, la revue se dote d’une politique qui se veut inclusive avec pour objectif premier de privilégier la qualité littéraire des textes.
Cela dit, seuls les auteurs originaires de l’Ouest canadien peuvent pour le moment soumettre leurs textes, étant donné que la revue est principalement destinée au francophones des Prairies.
« Nous prenons des mesures pour encourager davantage d’auteurs de nos communautés à soumettre des textes, précise Jeffrey Klassen. Par exemple, un numéro sur deux est un numéro spécial qui correspond à une conférence organisée par le Collectif d’études partenariales de la Fransaskoisie (CEPF), auquel nous sommes associés. Ces conférences représentent une occasion pour les auteurs, qu’ils soient chevronnés ou débutants, de se rencontrer et de présenter leurs textes. »
Le coordonnateur de la revue, qui est aussi le président du CEPF, rappelle que le dernier numéro portait notamment sur les identités marginalisées dans le théâtre fransaskois. Une édition qui a permis de créer et maintenir une conversation littéraire au sein des communautés.
Bien que les textes et photos d’À ciel ouvert soient fournis par des francophones de l’Ouest, cette restriction sera bientôt modifiée puisque le comité participe aux discussions entourant la mise sur pied du Regroupement des écrivains du Nord et de l’Ouest canadien (RÉNOC), ce qui élargira la portée géographique pour inclure les territoires.
Lancement officiel de la revue À ciel ouvert à la librairie McNally Robinson à Saskatoon le 25 mai 2017 avec, de gauche à droite, les auteurs Madeleine Blais-Dahlem, David Baudemont, Ian C. Nelson et Sébastien Rock lisant un extrait de la pièce Cantate pour légumes.
Crédit : Mychèle Fortin
Un tremplin
Dans le processus de sélection des textes, le comité d’édition a la chance de bénéficier de l’expertise de juges externes fournissant de nombreux commentaires détaillés sur les soumissions. Les candidats reçoivent ainsi une rétroaction constructive, même si leur texte n’a pas été sélectionné.
Grâce aux financements du Conseil culturel fransaskois (CCF) et de la Fondation fransaskoise, le comité est en mesure d’offrir à chaque auteur un cachet pour la publication de ses textes, ainsi que de la visibilité.
« Au-delà de cette rétribution, nous souhaitons contribuer à la révélation de talents. Par exemple, des auteurs tels que Sébastien Rock et Jean-Pierre Picard, qui ont commencé leur carrière dans les pages de notre revue, ont désormais publié des livres aux Éditions de la nouvelle plume et aux Éditions David », se félicite Jeffrey Klassen.
Aussi, pour un auteur débutant, publier aux côtés d’auteurs chevronnés tels que David Baudemont, Madeleine Blais-Dahlem ou encore Laurier Gareau est une occasion en or. La revue sert donc de porte d’entrée dans le monde littéraire.
Les auteurs avaient ainsi jusqu’au 15 avril dernier pour soumettre leurs textes en vue d’une publication au printemps. Puisque la prochaine conférence en partenariat avec le CEPF aura pour thème la poésie, le prochain numéro d’À ciel ouvert sera consacré à ce genre littéraire.