Le Conseil culturel fransaskois (CCF) a offert le 21 mars un atelier de peinture avec l’artiste Diana Ntibandetse dans le cadre des Studio Sundays du Musée d’art MacKenzie à Regina. La rencontre entre la nature et la civilisation était au cœur de l’atelier qui a ainsi mis à l’honneur le mouvement impressionniste. Entretien avec l’artiste.
Diana Ntibandetse est une artiste de Regina d’origine russo-burundaise qui a étudié les beaux-arts et le design à Moscou. Elle produit principalement des dessins au crayon graphite et à l’encre ainsi que des peintures acryliques. Depuis 2018, elle partage ses connaissances artistiques à travers des ateliers de dessin et de peinture qui, depuis la pandémie, ont pris une forme virtuelle. Entretien.
Pourquoi avez-vous choisi de parler du mouvement impressionniste dans l’atelier ?
Diana Ntibandetse, artiste peintre, accueille les participants de l’atelier de peinture sur Facebook Live.
Courtoisie
Le mouvement est basé sur la subjectivité de la perception humaine et aussi sur l'incorporation du changement comme partie intégrale de la nature. Ces deux concepts sont reflétés dans les œuvres des peintres impressionnistes tels que Monet. Impression, soleil levant, par exemple, illustre le mouvement du soleil tout en restant fidèle à l'impression personnelle que Monet avait du paysage pendant qu'il le peignait. Je voulais que les participants restent fidèles à leur vision unique du paysage choisi.
L'impressionnisme comme technique m'a permis de valoriser la perception de chaque participant et de capturer l'évolution constante de toute chose. Par association, ça m'a permis de promouvoir la créativité.
Selon vous, qu’est-ce qui se retrouve à la jonction de la nature et de la civilisation ?
Diana Ntibandetse démontre comment appliquer la peinture acrylique.
Capture d’écran
Encore une fois, c’est le changement comme phénomène constant. Tout change : les paysages, les hommes, leur façon de voir le monde, leurs valeurs, etc. Dans leurs processus d'évolution respective, la nature et la civilisation s'entremêlent. L'un influence l'autre, et vice versa.
Comme sujet, la grande roue [peinte durant l’atelier] était parfaite pour illustrer la nature changeante des choses. En fait, l’atelier a été inspiré par une grande roue abandonnée qui existe vraiment en Caroline du Nord, aux États-Unis. C’est un exemple des nombreux endroits que la nature reprend quand les hommes changent d’avis.
Vous avez fait plusieurs ateliers virtuels depuis le début de la pandémie. Qu’en avez-vous retiré ?
Offrir mes ateliers m’a enrichie de différentes façons. Par exemple, mes ateliers m'ont permis de rester connectée à la communauté francophone malgré la pandémie. Mais le plus grand bénéfice a été la possibilité de créer un espace d’échange d’idées. Grâce à mes ateliers, j’utilise l’art pour discuter de plusieurs sujets qui me tiennent à cœur comme l'importance de l'héritage culturel ou la discrimination.
Avez-vous des projets artistiques en cours ou à venir ?
Présentement, je me concentre sur mes ateliers et sur mon travail avec le Conseil culturel fransaskois sur la production du prochain numéro du magazine scolaire Clin d'œil. À l’avenir, j'espère organiser une exposition de mes propres œuvres, mais ce sera sûrement après la pandémie.