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Aujourd’hui, l’internet et les réseaux sociaux sont des incontournables. Impossible de les nier. Ne pas les utiliser, c’est se couper du monde, du moins d’un monde. Il s’agit d’une véritable jungle où se côtoient le meilleur et le pire, un endroit où pullulent les « fausses informations », où se cache un « dark web », où il faut mesurer avec attention les informations qui s’y trouvent, séparer le bon grain de l’ivraie comme on disait il n’y a pas si longtemps.
On s’y positionne pour un oui ou pour un non et la nuance, le dialogue, la discussion n’ont plus leur place, sinon à ses risques et périls, alors que les menaces de toutes sortes pleuvent. Et pourtant il y a tant de positif dans ces technologies : mais voilà, elles sont la création de l’homme et portent en elles tout ce qui vient avec lui.
On se demande comment pouvait bien circuler l’information avant l’internet, les médias sociaux, l’informatique en général, les téléphones intelligents, les tablettes et autres gadgets. À chaque époque, ses modes de communications. Il était un temps où l’Église trônait non seulement au milieu du village, mais aussi dans le quotidien des gens. Tout un rituel entourait la vie communautaire et plein de codes dictaient la vie au jour le jour.
Ainsi, chez nous en tout cas et, j’imagine, dans bien d’autres communautés, le son des cloches dictait les événements de la vie. Le dimanche, les cloches appelaient les gens aux différentes messes (il y en avait au moins trois : le matin, la grand-messe et une messe avant le dîner). Les cloches éclataient d’allégresse à l’occasion des mariages, en général le samedi, jour privilégié pour cette cérémonie. Et il y avait les décès : selon la façon dont le glas sonnait, ma mère, sa sœur, ses voisines et amies pouvaient déterminer dans quelle partie du village le décès avait eu lieu.
L’après-messe était une autre occasion de transmettre l’information : on se retrouvait sur le perron de l’église et on en profitait pour échanger les nouvelles. Et comme peu de gens avaient des automobiles, on retournait à la maison comme on était venu, en marchant, et on avait l’occasion aussi de jaser avec les autres qui allaient dans notre direction. Le perron de l’église était aussi le lieu des débats politiques lors des élections. Et ce n’était pas toujours de tout repos, les accusations et les partis pris fusaient de toutes parts.
Il y avait aussi le voisinage où l’on se visitait régulièrement pour parler de tout et de rien. La rumeur allait bon train dans ces mots qui se transmettaient de l’un à l’autre autour d’un café ou d’un thé. En ce temps où la religion occupait une large place, des concepts comme la médisance, la calomnie ou la diffamation, pour ne citer que ceux-là, faisaient partie de la toile sociale des réseaux de l’époque. L’instantanéité est venue ajouter une couche à des comportements pas si différents aujourd’hui. Comme disait ma mère : plus ça change, plus c’est pareil !