La classe de 11e de Simon Desjardins à l'École Mgr de Laval en pleine discussion
Photo : Linda A. Morales (2019)
Le programme fransaskois d’enseignement du français au secondaire a entre autres pour but d’orienter les élèves vers une citoyenneté engagée. C’est le défi que mène de l’avant Simon Desjardins, enseignant de français à l’école Monseigneur de Laval à Regina.
L’enseignant n’y est pas allé par un chemin conventionnel puisqu’il a décidé d’utiliser le sujet de l’obsolescence programmée ce 16 mai avec sa classe de 11e année pour un projet d’écriture en français. Simon Desjardins explique que, lors de l’introduction du sujet, certains élèves connaissaient déjà le principe sans être pour autant familiers avec le terme. Effectivement, cette formulation peut sembler complexe et reste finalement peu employée dans la vie de tous les jours.
Il reste que ce sujet fait partie intégrante des enjeux de notre société de consommation. L’obsolescence programmée se définit par la production de biens manufacturés qui seraient conçus et fabriqués pour avoir une durée de vie limitée afin de pousser les consommateurs à acheter davantage. Le temps des réfrigérateurs qui voient défiler les décennies est loin !
Le sujet est d’actualité si l’on se fie aux diverses plaintes et poursuites judiciaires intentées contre les grands noms de l’industrie tels Appel avec son iPod et Epson avec ses imprimantes. On assiste même à la mise en place de projets de loi pour interdire de telles pratiques de la part des compagnies manufacturières.
Une conscientisation citoyenne
« C’est un thème qui sera toujours actuel tant que les consommateurs seront victimes de l’obsolescence programmée, soulève Simon Desjardins. Ça touche les jeunes et je veux les amener à développer un esprit critique ». Et c’est à l’aide de ce sujet que les élèves de la 11e année ont produit des textes analytiques afin d’explorer le sujet sous différents angles.
Cette stratégie d’enseignement permet au professeur de s’assurer de la réalisation des résultats d’apprentissage du programme d’étude tout en menant les élèves vers une réflexion qui les aidera à trouver leur place dans la société et à mieux imaginer et anticiper l’avenir.
Les élèves ont participé activement à la discussion et c’est d’ailleurs sur une note humoristique que Timotej Fasiang, 17 ans, a évoqué une citation bien connue pour introduire son point de vue : « Je ne suis pas assez riche pour acheter des choses bon marché. »
En s’appuyant sur cette citation, il a expliqué qu’il était plus avantageux d’investir monétairement sur un produit de meilleure qualité qui aura une meilleure durabilité et rentabilité. Au cours de la session, plusieurs idées et prises de position ont été mises de l’avant par les élèves. Notamment par Nassim Benjil, 16 ans, qui a mentionné que le fait de réparer les objets au lieu de les jeter était une façon de se responsabiliser en tant que consommateur et de faire face aux enjeux environnementaux liés à la surconsommation.
Une pédagogie efficace
L’idée d’amener les élèves à aborder le sujet de l’obsolescence programmée s’est révélée une excellente façon de mettre en pratique une approche d’enseignement plus interactive. En effet, la formule a encouragé la prise de parole des élèves tout en stimulant la démarche de production écrite.
Ce genre d’initiatives est préconisé dans l’enseignement d’aujourd’hui, car il aide davantage les élèves à maitriser la matière apprise, puisqu’ils l’explorent à la fois en équipe et individuellement. Après tout, il ne faut pas oublier que ce sont eux les futurs consommateurs actifs de la société, d’où l’importance de les familiariser aux différents enjeux sociaux qu’ils devront bientôt affronter !