Dans la foulée de l’obtention du financement pour le soutien du développement des communautés francophones à travers le pays par le gouvernement fédéral, d’abord via le Secrétariat d’état fédéral puis par l’actuel Ministère du patrimoine canadien, le désir d’avoir des lieux de rencontre et d’organisation typiquement francophones est devenu nécessité au sein du réseau francophone.
Plusieurs formules ont été développées au fil des ans : le centre culturel, le centre scolaire communautaire, la location de lieux, le centre spécialisé, le concept de village urbain; et on a soit construit des nouveaux édifices soit acheté des édifices et rénovés ceux-ci.
Il y a trente ans de cela, en 1984, commençait la construction du premier centre culturel de la communauté fransaskoise, le Centre culturel Maillard, à Gravelbourg. Ce type d’édifice était nouveau pour la communauté. Cela ne s’est pas fait facilement. À l’époque, à Gravelbourg, on parlait de remplacer l’hôpital qui datait des années 1930 et qui ne répondait plus aux besoins. Il y a eu une opposition à la construction, l’argument étant qu’on avait d’abord besoin d’un hôpital et que les fonds obtenus auraient dûs être consacrés à l’hôpital (on ne comprenait pas que les fonds obtenus étaient étiquetés et bien orientés sur le Centre culturel Maillard). C’est à l’honorable Serge Joyal, alors secrétaire d’état que l’on doit le déblocage du projet et des fonds.
En 1985, le Centre culturel Maillard ouvre ses portes et il sera inauguré officiellement en 1986 par la gouverneure générale, Son Excellence la très honorable Jeanne Sauvé. Tout comme aujourd’hui, les subventions reçues n’étant pas suffisantes pour couvrir l’ensemble des coûts, en plus de l’autofinancement, une hypothèque avait pu être obtenue de la Caisse populaire de Gravelbourg Credit Union. Celle-ci fut finalement payée au moment de l’incendie du Collège Mathieu lorsque cette institution loua le Centre culturel Maillard pendant l’année 1988-1989 pendant sa reconstruction.
Au point de départ, on parlait surtout de quelques bureaux et d’une salle qui servirait surtout comme salle d’exposition pour les arts visuels. Pendant la conceptualisation du bâtiment, on ajouta un sous-sol complet avec plusieurs salles polyvalentes. Le Centre devint le point d’attache des Danseurs de la rivière la Vieille jusqu’à la dissolution de l’organisme l’an passé. La Bouquinerie Gravel y logera quelques années, de même que la troupe de théâtre « La Part du Lion ». De nombreux locataires s’y sont succédés.
Actuellement, on y retrouve Services Canada, la Radio communautaire francophone de Gravelbourg CFRG 93,1 Fm, Davidson School of Dance, les Alcooliques anonymes, très récemment les Tot Spot, les Archives Maillard et évidemment l’Association communautaire fransaskoise de Gravelbourg qui en est la propriétaire. Une cuisine et une grande salle, la salle fransaskoise, complètent le tout.
D’autres centres virent le jour par après : Bellevue, St-Denis, Debden et Ponteix. S’ajoutèrent les centres scolaires communautaires à Regina, Prince Albert et Moose Jaw, le Village urbain à Saskatoon, les infrastructures de Bellegarde et Zenon Park. Déjà trente ans. Dans le développement de notre vision de la communauté, il faut s’interroger sur les défis que posent la gestion de ces édifices qui commencent à vieillir et à avoir besoin de rénovations. Il faudrait se questionner sur l’efficacité énergétique de ceux-ci. Il faudrait s’interroger sur l’utilisation stratégique de ceux-ci dans le développement et le développement culturel et artistique des Fransaskois. Mais ce sont des infrastructures importantes que nous devons conserver et dont nous devons être fiers