Un spectateur heureux
Le petit-fils d'Adrienne Sawchuk de Saskatoon, Jackson Harding, est ici en compagnie de la comédienne Krystel Descary et de la marionnette de Pinocchio après la représentation du 18 octobre.
Photo: Jean-Marie Michaud (2014)
SASKATOON - En invitant la compagnie de théâtre Tout à trac à présenter leur nouvelle création de Pinocchio, la Troupe du jour (LTDJ) nous offrait une production de calibre international qui fait grandir petits et grands.
L’effervescence était dans l’air au théâtre Persephone, samedi dernier le 18 octobre 2014, pour la matinée tant attendue de la nouvelle production de Pinocchio de la réputée compagnie québécoise Tout à trac. Le plaisir de se retrouver dans ce bel et sobre auditorium montait d’un cran dès le premier pas franchi. Il fallait voir le regard intrigué des tous petits, en apercevant sur scène la fumée monter dans l’éclairage soigné de l’intrigant décor...
Ils ont été comblés, car l’originalité des créateurs de ce nouveau Pinocchio nous amenait bien loin du familier « monde merveilleux de Disney ». Le lieu imaginaire évoqué, plutôt brut et sombre de l’époque industrielle, annonçait à merveille le parcours plein d’embûches que doit courageusement surmonter Pinocchio.
Une marionnette nouveau genre
Tous partageaient l’étonnement de l’attachant Gepetto en voyant s’animer sous nos yeux le turbulent Pinocchio. Sa candeur et sa résilience étaient admirablement interprétées par Krystel Descary qui nous confiait avoir mis 150 heures de labeur à répéter son rôle pour s’intégrer à l’équipe de tournée que la LTDJ accueillait.
C’est avec justesse et simplicité qu’elle manipulait une marionnette dont plusieurs des éléments sont reproduits grâce à une imprimante 3D. Le mécanisme qui permet à son nez de s’allonger a demandé, à lui seul, la contribution de trois consultants!! Il ne s’agit là que d’un indice de l’ampleur de ce qui se cache derrière cette merveilleuse production.
On ne chômait pas sur scène
Un des défis pour les comédiens est d’avoir à interpréter tour à tour plusieurs personnages qui apparaissent en se chevauchant. Du Criquet sympathique, en passant par le duo sournois du Renard et du Chat, jusqu’au flamboyant monsieur Mangefeu, le jeu des comédiens, à la fois ample et mesuré, était un vrai délice.
L’auteur et metteur en scène Hugo Bélanger a eu la bonne idée d’incorporer des chorégraphies musicales pleines d’entrain à sa production pour en propulser l’action vers l’avant. Même le décor s’animait au pays des jouets, jusqu’à ce que Pinocchio parvienne à s’en échapper.
On faisait appel constamment à l’imagination dans ce voyage fabuleux pour le plus grand plaisir des yeux. Les jeux d’ombre et de lumière que permettait l’inventif dispositif scénique étaient magiques. Quand Pinocchio est venu sauver Gepetto du ventre du monstre marin, on plongeait avec lui directement dans l’imaginaire de l’enfance. La Troupe du Jour et ses commanditaires faisaient à nos jeunes le plus beau des cadeaux!