C'est pour exiger la tenue d'une commission d'enquête nationale sur les causes de la disparition et du meurtre de femmes autochtones que des vigiles seront tenues le samedi 4 octobre dans plusieurs villes du Canada et aussi ailleurs dans le monde.
Les manifestants réclament également aux gouvernements un plan d'action national pour venir en aide aux femmes autochtones.
Selon Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec, il est primordial que les femmes, les familles et les communautés autochtones puissent être entendues dans le cadre d'une commission. Elle ajoute que "comprendre les racines profondes de la discrimination systémique à laquelle font face les femmes autochtones est un devoir pour faire respecter leur dignité et leur sécurité".
Béatrice Vaugrante, directrice générale d'Amnistie internationale Canada francophone, souligne de son coté que de nombreuses tribunes de l'ONU, des États-Unis et du Royaume-Uni ont demandé au Canada de mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones. Selon elle, il s'agit du dossier le plus lourd en matière de droits humains auquel doit faire face le Canada, et il est inacceptable que le gouvernement n'en reconnaisse pas l'ampleur et n'agisse pas.
Des données de la GRC publiées cette année révèlent que les femmes et les filles des Premières Nations, les Métisses et les Inuit sont plus à risque que tout autre groupe de femmes au Canada. À titre d'exemple, 1017 femmes et filles autochtones ont disparu ou ont été assassinées entre 1980 et 2012. De plus, on est toujours sans nouvelles de 105 femmes qui ont disparu dans des circonstances inexpliquées ou suspectes.
Au cours de la dernière décennie, alors que le taux d'homicide est en baisse partout au Canada, le nombre de femmes et de filles autochtones assassinées est six fois plus élevé que chez les non autochtones.