Le député libéral de la région d’Ottawa-Vanier, M. Mauril Bélanger, est venu rencontrer la communauté fransaskoise pour un café-causerie durant lequel les participants étaient invités à aborder tous les thèmes qui les préoccupent. Et cela va sans dire : des préoccupations, la communauté en a quelques-unes en ce moment…
De la défense des langues officielles... à celle des coopératives
Une vingtaine de personnes étaient présentes au relais, le jeudi 21 août, pour rencontrer M. Bélanger, qui n’en est pas à sa première visite dans la région. À l’aise avec les Fransaskois, il l’était aussi avec la communauté des nouveaux arrivants : co-fondateur de l’Association parlementaire Canada-Afrique, il a en effet visité une trentaine de pays africains. Cet ardent défenseur de la dualité linguistique a longtemps travaillé sur le dossier des langues officielles, mais il venait cette fois-ci dans le cadre de ses responsabilités de défenseur libéral des coopératives. Sa tournée dans l’Ouest comprenait ainsi des rencontres avec des coopératives de tout genre : coopérative d’habitation, du secteur bancaire ou même de vins et spiritueux. Après les présentations est venu le temps des questions.
Les préoccupations soulevées : la santé, l’immigration et l’éducation
La communauté compte justement une coopérative d’habitation, la Villa Bonheur. Mais devant le recul du français au profit de l’anglais aussi bien parmi les habitants que sur le conseil d’administration, des questions ont été posées pour savoir ce que pourrait faire la communauté pour que la coopérative redevienne majoritairement francophone.
Il a aussi été question de la mise en place d’une clinique communautaire bilingue, projet sur lequel travaille le Réseau de santé en français de la Saskatchewan (RSFS). Le directeur du RSFS, M. Roger Gauthier, a indiqué à quel point il est difficile de trouver le personnel approprié, car cela nécessite des docteurs et infirmières praticiennes prêts à devenir des salariés. Un travail de « grande séduction » est fait pour retenir dans la province une partie des 15% d’étudiants bilingues inscrits en médecine à l’Université de la Saskatchewan. Mais une clinique communautaire a besoin d’un personnel engagé, mais surtout expérimenté. Et le processus est toujours aussi long et difficile pour les médecins étrangers qui souhaiteraient pratiquer la médecine au Canada. Le travail continue donc pour que la clinique puisse voir le jour.
Ensuite la question du controversé projet de loi C-24 a été soulevée. S’il est adopté, il rendra plus difficile pour de nouveaux immigrants d’acquérir la citoyenneté canadienne et plus facile pour certains Canadiens de la perdre, surtout s’ils ont la double citoyenneté. Aujourd’hui, les candidats attendent entre quatre et six ans après avoir obtenu leur résidence permanente, avant de devenir citoyens canadiens. Avec la nouvelle loi, une personne devra attendre de huit à dix ans en totalité avant de devenir citoyen canadien. M. Bélanger s’est déclaré contre ce projet de loi qu’il considère injuste.
Enfin, la brûlante question de l’éducation francophone en milieu minoritaire a été abordée. Comme monsieur le député le dit lui-même « L’Ouest défend des causes intéressantes devant les tribunaux avec par exemple la cause Caron, le Conseil des écoles fransaskoises... » Des financements inadéquats sont dénoncés dans six conseils scolaires hors Québec. M. Bélanger a souligné la volonté du gouvernement pour plus de transparence sur la gestion financière dans tous les domaines, incluant les conseils scolaires. « Cela fait partie des réalités et des difficultés des pays avec deux langues officielles ». Il milite d’ailleurs pour que la capitale du pays, Ottawa, soit aussi bilingue.
Il a terminé la rencontre sur cette phrase « Vous avez une plus petite communauté, et donc un plus gros mandat ». La communauté est consciente de ses défis, maintenant, c’est au niveau provincial et fédéral qu’elle souhaiterait être entendue, et ça c’est vrai que c’est un sacré gros mandat...