Après avoir été secouée par des remous internes ces derniers jours avec l’éviction de son président, Colin Keess, pour des motifs encore flous, lors d’un vote de non-confiance, la Fédération des enseig nants de la Saskatchewan (Saskatchewan Teachers’ Federation – STF) et le gouvernement de la Saskatchewan se sont mis d’accord pour faire appel à un conciliateur puisque les négociations qu’ils ont engagées pour la rédaction d’une nouvelle convention collective sont au point mort.
La STF avait trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement en juin dernier comprenant une augmen tation de salaire de 7,3% sur quatre ans et un bonus de 700 $ la première année. Or, 63% des quelque 13 000 enseignants ont rejeté cette offre car en deçà de l’inflation et ne réglant pas d’autres désaccords hors salaire. Cette mésentente montre un décalage flagrant entre le syndicat et sa base. Ce que n’a pas manqué de noter le ministre de l’Éducation, Don Morgan, qui a aussi reconnu que le gouverne ment devrait essayer de voir les choses avec le point de vue des enseignants. Ce qui est de bon augure en vue d’une conciliation.
À cet effet, la STF a nommé Carol Moen, une cadre de la Fédération des enseignants à la retraite, pour son immense expé rience en négociation, arbitrage et médiation, selon la Fédération. Le ministère n’a pas communiqué qui le représenterait encore. Les deux parties doivent maintenant choisir une présidence de commission de conciliation neutre qui essaiera de rapprocher le plus possible les points de vue divergents. Ce genre de démarche prend six mois en moyenne.
La voie de la conciliation a été choisie en cas de statu quo dans les négociations mais n’est pas contractuelle. En 2011, les enseignants s’étaient mis en grève, pendant trois jours, alors que gouvernement et syndicat enseignant n’avaient pu parvenir à s’entendre. Un médiateur avait alors été nommé et la proposition de convention collective avait été approuvée par les deux tiers des enseignants. En cas d’échec de la conciliation qui est proposée, les deux parties peuvent revenir à la table des négociations ou demander un arbitre. Dans le dernier cas, les décisions prises par l’arbitre ne sont pas discutables ni négociables.
Combien les enseignants sont-ils payés?
D’après la dernière conven tion collective, qui est arrivée à échéance le 31 août 2013, les enseig nants gagnent entre 42 929 $ et 88 347 $ par an selon leur niveau d’études et leur ancienneté.