Avec le Mondial de soccer et la reprise de la saison de notre équipe de football, le sport est à l’honneur et a même supplanté la mauvaise météo comme sujet de conversation.
Le sport occupe vraiment une place prépondérante dans notre société. Alors que certaines écoles ne vont pas hésiter à couper dans l’enseignement musical ou artistique en réaction aux compressions budgétaires, il serait hors de question de couper dans les activités sportives. Après tout le sport, c’est la santé. Mais est-ce vraiment le cas?
Il y a d’abord la santé physique. Aez-vous déjà vu un compte-rendu d’une partie de hockey ou de football professionnel qui ne commence pas par une litanie des joueurs mis au rancard à cause de blessures? Combien d’entre eux terminent leur carrière avec un corps en ruine en fin de carrière? Chez nos jeunes les pratiques sportives sont à l’origine de nombreuses blessures. Dans une étude réalisée auprès des équipes de football d’écoles secondaires québécoises, 22 institutions ont rapporté un total de 94 commotions cérébrales en 2013.
Puis, il y a la santé psychologique. La pression pour la performance fait en sorte que des athlètes ont recourt au dopage car il n’y a que la victoire qui compte. J’ai déjà vu des parents enragés dans les estrades réclamant que leur bambin sur patin arrache la tête à un joueur de l’autre équipe. J’ai même vu un parent sauter sur la glace et bousculer un arbitre qui avait envoyé son fils au banc des punitions. Pas très sain comme modèle tout ça!
Puis, il y a la santé sociale. Pour accueillir le Mondial, le brésil a injecté 11 milliards alors que ses écoles ou hôpitaux ont des budgets de misère. De plus, environ 200 000 personnes, surtout des résidents de favelas (quartiers pauvres), ont été expropriées pour faire place aux installations.
Je ne cherche pas ici à minimiser l’importance des pratiques sportives. Celles-ci peuvent être très saines et bénéfiques pour nous jeunes si on évite les excès. J’aimerais simplement qu’on cesse de mettre le sport sur un piédestal qu point de lui subordonner toutes les autres disciplines qui peuvent contribuer au développement de nos jeunes. Alors aux écoles qui doivent faire un choix face aux compressions budgétaires, assurez-vous de laissez une place aux activités de développement qui façonnent l’esprit comme les arts et la musique.
En passant, sur le site de l’Association canadienne des entraîneurs il y a une excellente publication intitulée : Parlons franchement des enfants et du sport : Conseils à l’intention des parents, entraîneurs et des enseignants.
www.coach.ca/files/Straight_Talk_fr_1.pdf