Adonis Fashion Show
Michel Ziriga, président du comité organisateur, entouré des créatrices Fabienne Tossou, Leticia et N’gone Dione
Photo : Alexandra Drame (2015)
SASKATOON - Un défilé inédit de stylisme africain s’est tenu à Saskatoon le 3 octobre au pavillon Gustave Dubois. Mode, coiffure, danse et musique ont été célébrées.
Depuis qu’il a débarqué à Saskatoon il y a deux ans, Michel Ziriga a rencontré beaucoup de personnes créatives et talentueuses, mais qui restaient dans l’anonymat de leur nouveau pays d’adoption. C’est alors que lui est venue l’idée d’organiser le premier Adonia Fashion show, une soirée-spectacle mettant à l’honneur des stylistes africaines installées dans la région. « Les immigrants qui viennent ici ont parfois des familles nombreuses. Pour subvenir à leurs besoins, ils retournent à l’école pour étudier ou alors ils occupent des emplois qui n’ont pas de rapport avec ce qu’ils faisaient dans leur pays d’origine. Les femmes qui s’y connaissent en couture par exemple, travaillent à la maison mais ne gagnent pas leur vie avec. Ce défilé représente pour elles une chance de revenir à leur premier métier, une chance de promouvoir des technicités enfouies et qui ne peuvent pas être utilisées ici. »
Fabienne Tossou est justement une de ces créatrices. Elle confectionne des vêtements depuis quinze ans. Mais depuis qu’elle est ici, elle a une clientèle plus limitée, pas comme au Bénin où elle avait son propre atelier. « Ce défilé constitue une bonne occasion de se faire connaître, de promouvoir la culture africaine. J’aimerais participer à ce genre d’événements chaque fois que l’occasion se présente. »
Les spectateurs ont eux aussi apprécié l’occasion de voyager le temps d’une soirée, comme Rachel Simen, d’origine camerounaise. « Cette soirée m’a rappelé l’Afrique. Les créations et les danses étaient intéressantes, mais il n’y avait pas assez de monde, je trouve que l’événement n’a pas été assez soutenu par la communauté. Ça changeait de ce que l’on a l’habitude de voir. Les stylistes qui ont présenté méritaient d’être connues, francophones ou pas. Ça fait du bien de voir des vêtements en tissus africains. »
Michel Ziriga reste optimiste et souhaite renouveler l’expérience chaque année. « C’est difficile d’organiser un événement avec peu de moyens. Sans l’Association jeunesse fansaskoise qui nous a appuyés, cela n’aurait pas été possible. Mais c’est important d’apporter notre grain de sel dans la culture diversifiée de la Saskatchewan. La danse, la musique, la mode : notre culture est riche! »