Haikus d'hiver
Sébastien Rock
À la fin de mon premier hiver dans les Prairies, il devait y avoir six centimètres de neige au sol, tout au plus, contrairement à ma région d’origine, le cœur du Québec, qui dormait souvent sous plusieurs dizaines de centimètres de neige. Par ailleurs, le froid légendaire des Prairies n’est pas encore parvenu, vingt ans plus tard, à me faire frissonner autant qu’auraient aimé mes concitoyens. Certes, nos vastes espaces sont à la merci de grands vents glaciaux, mais même les froids les plus intenses sont mitigés par un faible taux d’humidité. De plus, notre région est la plus ensoleillée du Canada.
Nb. Ces haïkus bientôt publiés dans un recueil du même auteur, intitulé Le champ de lin, aux Éditions David. Reproduction autorisée par la maison d’édition.
raquette de bouleau
près de sa babiche durcie
la crème hydratante
journée de congé
le lièvre blanc bondit
tandis que je pellete
rayons matinaux
sur les bancs de poudreuse
les anges de neige
sur le pare-brise
la fonte d’un flocon
chanson d’Aznavour
prairie toute blanche
le plancheur s’envole gracieux
au bout de sa voile
Sébastien Rock
Sébastien Rock a publié "Le champ de lin" aux éditions David ainsi que d'autres haïkus dans les revues Gong, Haïku Canada Review, Ploc, Asahi. Il a également contribué à la Chronique Horizons du journal L'Eau vive. Il est un des co-fondateurs d'À ciel ouvert.
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