La Saskatchewan est écrasée par la chaleur et sa voisine l'Alberta a vu l'un de ses joyaux, le parc de Jasper, partir en fumée. Alors que, chaque été, on redoute la hausse du thermomètre, la sécurité et la santé des gens deviennent une priorité qui forcent à innover tant au Canada qu'à l'étranger.
« Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements. »
Cette phrase, attribuée généralement au naturaliste Charles Darwin, souligne une question essentielle en lien avec l'actualité brûlante : quelle est notre capacité d'adaptation face à un climat de plus en plus chaud et étouffant ?
Cet été, la Saskatchewan a connu des vagues de chaleur records avoisinant parfois les 40 degrés Celsius avec l’humidité.
« Nous constatons que les incidents liés aux vagues de chaleur et leur intensité augmentent de plus en plus dans des endroits où le climat est habituellement plus modéré », lance Sarah Miller, responsable de la recherche sur l'adaptation à l'Institut du climat canadien.
Rien de nouveau sous le soleil, notre planète se réchauffe vite, bien trop vite. Au point où l'on sait déjà que nous ne serons pas capables de limiter le réchauffement à ce fameux 1,5 degré établi lors de l'Accord de Paris sur le climat signé en 2016.
Réagir vite
Alors quels moyens nous restent-ils pour aider les populations quand on voit à quelle vitesse le climat se réchauffe ?
« Le gouvernement du Canada en a conscience et commence à lancer des initiatives », explique Sarah Miller. La dernière en date : une application appelée Sask Evac, mise en place par l'Agence de sécurité publique de la Saskatchewan (SPSA), qui permet aux Saskatchewanais de s'organiser en cas de crise.
Cette application web est déjà en ligne et opérationnelle dans les communautés de Creighton, Buffalo Narrows et le village de Candle Lake. Et l'inscription prend moins de cinq minutes.
« Lorsqu’une personne ou une famille doit fuir son domicile, les événements se déroulent rapidement », a déclaré le ministre des Services correctionnels, de la Police et de la Sécurité publique, Paul Merriman.
L’application collecte des renseignements de base pour les résidents afin qu'un soutien approprié puisse être fourni avant, pendant et après l'évacuation. Elle permet aussi de fournir aux dirigeants des informations clé.
Un nouveau palier mondial
Le reste du monde n'est pas en reste en matière de réchauffement climatique. D’avril à mai, des records de chaleur extrême ont frappé de plein fouet le continent asiatique.
Israël, la Palestine, le Liban, la Syrie, Myanmar, la Thaïlande, le Vietnam et l’est des Philippines ont enregistré des températures bien supérieures à 40°C. Un véritable enfer sur terre pour les personnes vivant dans des camps de réfugiés ainsi que pour les travailleurs en extérieur.
Du côté du Japon, l'augmentation des températures a entraîné une hausse importante du nombre de décès liés aux coups de chaleur, avec le contraste saisissant d'une moyenne de 67 par an avant 1993 à 1 253 par an entre 2020 et 2022.
Pour se refroidir, le Japon a décidé d'innover grâce au développement et à la diffusion de produits de protection thermique, notamment des vêtements qui relâchent de la chaleur, des parasols bloquant les rayons ultraviolets (UV) ou encore des bâches agricoles.
Si le futur est bel et bien tourné vers l'innovation, notre capacité d'adaptation est mise à rude épreuve quand on voit les difficultés qu'ont les pays, voire les provinces au sein même du Canada, à se mettre d'accord sur la diplomatie climatique à adopter.
« Nous ne sommes pas prêts. » C’est la terrible conclusion du dernier rapport d’Oxfam sur l’adaptation aux changements climatiques, explique Paloma Moritz du média français Blast.
Pour avoir encore la chance de respirer, parviendrons-nous à nous adapter et évoluer en tant qu’espèce ?