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Tribune libre

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Une ovation pour l’organiste Isabelle Demers

Une ovation pour l’organiste Isabelle Demers
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Le 7 avril, une centaine de Réginois se sont rassemblés à la cathédrale Holy Rosary pour le concert d’orgue de la Québécoise Isabelle Demers. Ovationnée par le public, la musicienne revient sur ses choix musicaux et sa passion pour l’orgue.

Reconnue partout dans le monde en tant qu’organiste virtuose, Isabelle Demers est presque toujours en vadrouille pour faire partager sa passion.

« Je voyage au moins trois fois par mois, indique celle qui est aussi professeure-associée à l’école de musique de l’Université McGill. Je suis à l’université pendant la semaine et une place différente chaque fin de semaine. C’est super. Ça me permet de découvrir tellement d’autres cultures et gens. On ne peut pas demander mieux. »

Du piano à l’orgue

Pourtant, l’orgue n’a pas toujours été son instrument de prédilection. C’est à 11 ans, au Conservatoire de musique de Montréal, que la mélomane a commencé par faire ses gammes sur un piano.

« Lorsque j’avais 16 ou 17 ans, ma mère m’a suggéré de faire de l’orgue. Elle trouvait que c’était un très bon instrument pour moi et que ce serait facile d’avoir un poste dans une église, ce qui me permettrait de gagner un peu d’argent », se souvient-elle.

La jeune musicienne s’est alors prise de passion pour l’orgue. Aujourd’hui, elle vise l’ouverture avant tout : « Je veux avoir un peu de variété dans mes concerts. C’est bien d’avoir de la musique que tout le monde reconnaît, même si les œuvres n’ont pas été écrites pour l’orgue. »

Un beau programme

Isabelle Demers a démarré son concert avec Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Richard Wagner, une œuvre qui n’a pas été écrite pour l’orgue à l’origine. « Mais les gens qui vont à l’orchestre ou qui écoutent ce genre de musique, c’est sûr qu’ils la connaissent », précise l’organiste.  

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Isabelle Demers est une organiste virtuose reconnue partout dans le monde. Crédit : Site web du Regina Musical Club

Puis, la Québécoise a choisi Trio Sonata No. 3 de Jean-Sébastien Bach. « Ça nous apprend à avoir une bonne indépendance des deux mains et des deux pieds, parce que c’est une pièce où chacun de mes membres va faire une voie séparée. C’est vraiment beau comme musique, c’est incroyable. »

Ensuite, la professeure de McGill a joué deux morceaux composés par des organistes canadiens. La première, Variation Sweelinck, a été composée par Rachelle Laurin, décédée en 2023.

« C’était une très bonne amie. Cette composition met en valeur toutes les couleurs de l’orgue. À chaque deux pages de musique, on change quasiment le jeu, on couvre un côté différent », souligne Isabelle Demers.

La seconde était un morceau de Raymond Daveluy, un des mentors de l’organiste. « C’est une combinaison de Nun Danket et Ballerma qui est courte, seulement cinq minutes. »

L’artiste a enchaîné avec le morceau « sucré » et « victorien » Trois Impromptus de Samuel Coleridge-Taylor, un Anglais aux origines africaines. « J’aime introduire les spectateurs à des compositeurs moins connus », dit-elle.

Enfin, la composition finale était L’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky, une interprétation du folklore russe en sept parties. « Ça réveille les gens s’ils se sont endormis lors de Trois Impromptus ! », ironise la musicienne.

Ovationnée, Isabelle Demers a surpris l’audience avec un retour sur scène. « Quelque chose de doux est nécessaire après avoir écouté L’Oiseau de feu, rit-elle. Je ne veux pas que les gens conduisent trop vite après le concert ! »

Le retour de l’orgue ?

Pour Isabelle Demers, l’orgue connaît une période de renaissance. « Au début du 20e siècle, il y avait plus de gens qui jouaient de l’orgue, mais le niveau général était plus bas. Ceux qui en jouaient avaient seulement accès à un orgue à l’église. »

En l’occurrence, les nouvelles technologies auraient du bon : « Internet et YouTube aident à introduire des gens à l’instrument, et même à apprendre à en jouer. Maintenant, il y a vraiment une jeune génération qui a un niveau très élevé. On a plus de professionnels, une première dans l’histoire. »

Le passage de la Québécoise constituait le dernier des sept concerts organisés par le Regina Musical Club qui offre une série de concerts chaque année, une saison qui s’étend de septembre à avril.