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Tribune libre

NOTE: Les opinions exprimées sur cette pages sont celles de nos lecteurs et lectrices et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Eau vive. Si vous désirez soumettre un texte veuillez le faire parvenir à redaction@leau-vive.ca.

Une consultation bidon?

Un post mortem de la « consultation » de la SRC

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La consultation de Radio-Canada de la semaine dernière laisse bien peu de résultats visibles au sein du diffuseur public, au point de se demander si elle a vraiment eu lieu! Des bullies de la haute direction de l’information pourraient-ils en être responsables? Voyons voir.

L’annonce initiale sur les réseaux sociaux YouTube, Twitter et Facebook d’une « conversation » est restée sans aucune animation ou participation de la direction. Des officiels, venus pour écouter, ont surtout pris la parole, sans nécessairement répondre aux questions soumises en personne, par courriel ou par clavardage.

Parmi la multitude de commentaires « musclés » d’un internaute en particulier, le pupitre retenait seulement celui portant sur des réclamations de financement auprès du parlement, un cliché bien connu. Ditto pour celui du « manque de visibilité des régions », du « pouvoir citoyen », du Québec-centrisme, et du besoin de visibilité accrue des jeunes. La cassette usée, quoi.

Que dire de la multitude d’internautes éjectés de la diffusion Web, faute de bande passante adéquate. Les responsables de cette consultation n’avaient pas cru bon allouer les ressources requises pour une diffusion par télévision ou radio, sur une activité présentée comme importante. Absolument rien non plus sur les questions soumises par courriel avant la rencontre, leurs réponses ou sur la conversation #APCRC ayant eu cours sur Twitter avant, pendant et après la rencontre. Faut-il ajouter l’absence de couverture pancanadienne de cette consultation dans les émissions d’affaires publiques du réseau?

Doit-on maintenant se surprendre de l’absence de retour Web dans les émissions d’affaires publiques dans les jours subséquents à travers l’Ouest outre « Point du Jour » où la directrice de la station regrettait, en entretien, que les francophones ne s’expriment pas en public. La seule personne retenue avait œuvré durant toute sa carrière aux relations publiques de Radio-Canada et reprenait essentiellement une cassette usée pour décrire l’assemblée publique à laquelle elle avait physiquement assisté. L’émission matinale aurait très bien pu entendre un point de vue différent en invitant le directeur du journal communautaire qui avait osé demander en édito « si la rencontre était uniquement un exercice de relations publiques ».  Lors de la « consultation », celui-ci avait contribué le clavardage suivant : « Un média de l’ampleur de la SRC qui consacre 90 minutes à consulter 4 provinces et deux territoires... C’est un peu mince. [...]QUESTION:  Est-ce que votre mandat de divertissement se fait au détriment de la culture? L’émission LES REMARQUABLES OUBLIÉS tombe sous le couperet alors que des émissions insipides comme À LA SEMAINE PROCHAINE restent en onde ». La haute direction veut-elle à tout prix éviter les questions ou idées qui dérangent?

Doit-on maintenant se surprendre que la « chef des communications régionales » envoie tard le vendredi soir le communiqué de presse en version imprimée seulement (pas même un URL) dans laquelle le diffuseur public se pétait les bretelles pour 440 participants à la consultation et indiquait que « Les questions serviront à la réflexion sur le prochain plan stratégique du diffuseur public pour les cinq années à venir ». Donc ne prévoyez pas de réponse ou suivi additionnel, oubliez la « conversation » et les prochaines coupures continueront indépendamment, malgré la principale doléance entendue devant le CRTC :  les francophones n’ont jamais été consultés pour déterminer les coupures. D’ailleurs le PDG déclarait le jour précédent devant un comité parlementaire : « Nous devrons en faire moins! ».

Un membre de la haute direction avait pourtant déclaré quelques jours plus tôt que « le dialogue était ouvert » et que « ça n’empêche pas que les gens continuent d’alimenter cette conversation, soit sur le site Web de Radio-Canada ou avec les dirigeants qu’ils côtoient ». Comme si les membres de l’auditoire « côtoyaient » les dirigeants et que les francophones de l’Ouest participaient communément au Web de Radio-Canada.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir que mon commentaire musclé, quoique conforme à la Nétiquette, soumis à deux reprises à la nouvelle Web était systématiquement rejetée par la modération. J’ai signalé la bavure à l’Ombudsman et aux « Relations avec l’auditoire » pour apprendre qu’il y avait bel et bien eu erreur de la part de la modération, sans autre explication. Pire encore, j’observais durant les jours suivants que les commentaires à la nouvelle n’étaient plus accessibles et ai du encore une fois aviser les autorités...

Que le rapport du comité sénatorial fasse part de problème dans la culture organisationnelle ne risque certainement pas de déranger la haute direction, mais au contraire d’empirer leur comportement pour la prochaine consultation prévue en Ontario cet automne. D’autant plus qu’on apprenait que des primes substantielles continuent à être payées à ce jour à des membres de la haute direction déjà grâcement rémunérés, malgré leurs erreurs répétées à la barre qui ont miné notre diffuseur public.

Voyons voir maintenant si les suivis nécessaires pourront être menés par le Sénat, par le Parlement et par le CRTC pour que ces comportements de bullies

de la haute direction de l’information cessent chez le diffuseur public qui nous est si vital.