Dans Le tambour d’Evan, court métrage sorti en 2021, le réalisateur et journaliste inuit Michelin Ossie suit Evan Winters, un jeune garçon âgé de sept ans vivant à Happy Valley-Goose Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador, et passionné par la danse du tambour.
Après un silence de plusieurs générations, l’instrument traditionnel inuit résonne à nouveau sur les terres du Labrador grâce à cette famille unie et passionnée. Le court métrage, hébergé sur la plateforme de l’Office national du film (ONF), se révèle être un formidable témoignage de transmission et de tradition.
L’œuvre audiovisuelle a été produite par Latonia Hartery, Roham Fernando et Kat Bautlo dans le cadre du Labrador Doc Project et a été dévoilée lors du Festival international du film de l’Atlantique 2021.
L’ONF avait déjà tenté de partir à la rencontre des peuples inuits dans les années 1940 et 1950. Les films qui ont été produits y présentaient art, artisanat, mode de vie et surtout exotisme d’un peuple chasseur.
Affiche du court métrage Le tambour d’Evan, réalisé par Michelin Ossie et sorti en 2021
Crédit : ONF
Dans le film d’Ossie, pas d’exotisme, simplement la pureté des images conjointe à celle de l’enfance. Le court métrage invite au voyage au cœur d’une culture et d’une tradition en pleine renaissance. Il est émouvant, réconfortant, voire rassurant quant à la pérennité des coutumes.
Le chant du tambour est une narration lyrique fournissant une mélodie rythmée par l’impact d’un bâton qui frappe la cadre circulaire de l’instrument. La bande-son, elle, reste très épurée. Pas de musique, pas d’entrevues, parfois le silence et des images qui relatent seulement le quotidien d’une famille.
Le son du tambour, véritable battement de cœur d’une tradition en réanimation, rythme les pas de cet enfant dans une culture principalement portée par sa mère. Le chant et la danse du tambour constituent une forme de musique traditionnelle autochtone et d’expression inuite que l’on retrouve également au Groenland.
Le chant et la danse du tambour sont souvent exécutés durant des fêtes, célébrations et événements sociaux et communautaires. D’ailleurs, Amy, la mère d’Evan, ne manque pas de l’emmener aux compétitions de tambour.
C’est aux côtés de sa famille qu’Evan coud son cercle de bois et son morceau de tissu pour donner vie à son tambour. Seul, en duo ou avec plusieurs musiciens, peu importe la combinaison, la légèreté du geste reste la même. Le tambour est soulevé dans les airs pour redescendre vers le sol. L’alliance du tissu léger au bois solide offre une connexion entre ciel et terre.
Cette terre, en paix, comme endormie, est doucement réveillée par les pas de ce petit garçon courant sur la plage pour jouer du tambour avec sa mère. Proche de la nature, l’enfant découvre ses racines aussi grandes que les arbres qui l’entourent.