La Saskatchewan compte 75 propriétés protégées par l’organisme privé à but non lucratif national Conservation de la nature Canada (CNC). Cette organisation caritative protège depuis 1962 plus de 15 millions d’hectares de territoire à grande valeur écologique, parties intégrantes de l’identité.
« Le but de CNC est de préserver la nature afin que les générations actuelles et futures puissent continuer de la découvrir et de l’apprécier », explique Michael Burak, directeur de programmes dans le sud-ouest de la province.
Les aires protégées par CNC s’appellent des propriétés. Il faut dire que l’organisme fait l’acquisition en bonne et due forme de ces terres.
« Parfois, on achète une propriété et on la gère nous-mêmes. Mais souvent, des propriétaires nous contactent afin de nous vendre leur terrain. Ils veulent prendre leur retraite ou peut-être réduire la taille de leur ranch, et ils nous font confiance pour en prendre soin », explique le directeur.
L’association contracte aussi des servitudes, une forme juridique qui fait de CNC l’intendant des lieux plutôt que les propriétaires.
« Par exemple, une servitude peut interdire de nouvelles constructions ou la destruction de plantes indigènes sur une propriété. Bien qu’on ne soit pas les propriétaires de ces lieux, on est responsables de la surveillance de ces servitudes. »
« La nature fait partie de l’identité. »
La préservation de la nature est une priorité pour Michel Tremblay, consultant en environnement et ancien employé de Parcs Saskatchewan, une division du gouvernement provincial.
« Pour qu’un organisme survive, il faut un écosystème qui fonctionne. Les humains ne se considèrent pas comme partie de l’écosystème, mais ils se trompent », assène l’écologiste.
Pour le Réginois, la destruction de l’écosystème est bien tangible : « Bientôt, on n’aura plus ce dont on a besoin, les nécessités de la vie, comme la nourriture, l’eau, ou l’abri. »
« La nature fait aussi partie de notre identité comme peuple, ajoute Michel Tremblay. La nature autour de nous nous définit. »
Afin de préserver la nature environnante, le consultant avance que les organisations non gouvernementales jouent un rôle essentiel. « Sans elles, il y aurait beaucoup moins d’aires naturelles protégées », croit-il.
Surtout, c’est le soutien du public qui compte dans cet effort de préservation. « CNC et d’autres groupes non gouvernementaux ont plus de liberté que les départements gouvernementaux pour éduquer le public. C’est seulement avec le soutien du public qu’on peut avoir du succès », estime l’ancien fonctionnaire.
S’impliquer
CNC invite le public à explorer ses propriétés. « La plupart des visiteurs font de la randonnée ou observent des oiseaux. Ce n’est pas nécessaire de nous contacter avant de visiter une propriété », précise le directeur de programmes Michael Burak.
Souvent, des entreprises contactent CNC pour planifier un événement pour leurs employés sur l’une de leurs propriétés, comme le ramassage de déchets.
À travers le programme Property Watch, les habitants peuvent adopter une zone de la province et participer à sa conservation.
L’aire de conservation Old Man on His Back est un bon exemple. Située dans le sud-ouest de la province, cette zone anciennement propriété de fermiers est désormais la propriété de CNC qui, depuis plus de vingt ans, protège les prairies et la population de bisons.
Plus près de la capitale, le site Fairy Hill constitue une autre propriété susceptible d’intéresser le public. À seulement 20 minutes de Regina, cette étendue de nature indigène procure un refuge à de nombreuses espèces locales.
Selon Lori Campbell, vice-présidente associée à l’engagement autochtone à l’Université de Regina, et randonneuse avide de Fairy Hill, « la conservation de la nature, surtout indigène, est impérative ».
La porte-parole avertit : « Une fois que cette nature aura disparu, l’écosystème s’effondrera. On ne peut pas remplacer ce que dame Nature nous a fourni depuis des millénaires. »
Pour plus de renseignements sur les propriétés et programmes de Conservation de la nature Canada (CNC), rendez-vous sur le site web de l’organisme, disponible en français.