Vous décidez de sortir samedi soir avec des amis et vous proposez au fils du voisin de se faire un peu d’argent en s’occupant de vos plus jeunes enfants durant quelques heures. Savez-vous si ce dernier est en mesure de réagir si l’un entre eux s’étouffe, convulse ou se brûle ? Sait-il se servir d’un thermomètre, utiliser un chauffe-biberon ou encore alerter les urgences en cas de besoin ?
L’Association des parents fransaskois (APF) a proposé de rassurer les familles sur la garde d’enfants en proposant aux jeunes âgés de 11 à 15 ans la formation Gardiens avertis à Saskatoon le 15 février, à Regina le 22 et à Prince Albert le 29.
À Regina, la formation était animée par Josiane Thadal, animatrice pour le Centre d’appui à la famille et à l’enfance de Regina. En partenariat avec le Conseil canadien de la sécurité, l’atelier visait à enseigner aux six jeunes présents des consignes de santé et de sécurité qui entourent la garde d’enfants à domicile.
« C’est plus ou moins un cours de premiers soins pour les jeunes afin d’avoir les outils nécessaires pour réagir en cas d’urgence », indique Émilie Lebel, responsable des communications à l’APF.
Cette dernière souligne que l’un des objectifs est de responsabiliser les jeunes avec un premier emploi pouvant comporter des situations à risque. « C’est un cours qui se donne depuis des années pour les jeunes de 11 à 15 ans qui veulent faire un peu d’argent. Avec cette formation, les parents peuvent se sentir plus rassurés s’ils veulent s’absenter et laisser les enfants à la maison. »
Un cours riche et adapté
Le cours met l’accent sur les techniques de secourisme et couvre une vaste gamme de sujets. Allant de la gestion des comportements difficiles aux compétences en leadership, en passant par ce que l’on attend de la part des gardiennes et gardiens d’enfants, la formation d’une journée s’appuie sur différentes données scientifiques et méthodes pédagogiques.
Le cours explore notamment la façon d’être responsable, de prendre de bonnes décisions, de gérer les comportements difficiles, de prendre conscience des différents stades de développement de l’enfant, d’apporter les différents soins à l’enfant et enfin de faire face à une situation dangereuse.
La formation se fait à l’aide d’un livret et de démonstrations physiques ou par vidéos. Les participants passent ensuite un test de 45 minutes composé de 25 questions pour valider leur apprentissage. « Les participants doivent obtenir au moins 75 % de réussite au test pour pouvoir être certifiés », insiste Josiane Thadal.
Un besoin réel pour les familles
Au cours des trois dernières décennies, les besoins en matière de services de garde d’enfants ont augmenté de façon constante. Plusieurs facteurs sont en cause tels que la hausse du taux d’emploi chez les femmes.
Au Canada, les options pour la garde des enfants sont variées : gardiennage à la maison, services de garde en milieu familial, garderies, programmes scolaires et services de garde avant et après les heures de classe, etc. Au-delà du besoin exprimé par les familles, c’est avant tout la demande d’un service de garde de qualité qui s’est accrue.
L’idée de former les enfants, souvent les aînés de la famille, reste une option pouvant faciliter la tâche des parents. « Il est encore très commun pour les familles d’embaucher un jeune de plus de 12 ans pour faire du gardiennage », constate Émilie Lebel.
Le père de l’un des jeunes présents à la formation confirme ce besoin. « Mon fils, qui a 14 ans, a dû garder les enfants d’un couple d’amis la dernière fois. Cela s’est très bien passé et je sais que maintenant il est bien mieux préparé et a plus confiance en lui si l’occasion devait se présenter à nouveau. »
Les dires de ce dernier sont complétés par ceux de son fils qui se félicite d’avoir appris de nouvelles choses. « J’ai été surpris de savoir que faire prendre un bain à un enfant pouvait être dangereux. »
En plus d’être une sensibilisation au niveau de la sécurité et du gardiennage d’enfants, l’initiative Gardiens avertis constitue aussi une expérience professionnelle pour les participants qui repartent avec un certificat. « C’est un atout pour les jeunes. Ce certificat permet aux adolescents de trouver une occupation avec une petite rémunération », indique Géraldine Sterpin, adjointe à la programmation à l’APF.