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Tribune libre

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L’équité jusque dans les règles

L’équité jusque dans les règles
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Le 8 février, Entr’Elles Regroupement Femmes Saskatchewan a offert un atelier virtuel sur l’équité menstruelle. Animée par l’organisme Dignité mensuelle, la soirée a regroupé une douzaine de femmes autour d’un sujet encore tabou.

Le cycle menstruel de la femme continue de faire couler beaucoup d’encre, à commencer par les mots pour en parler.

Si la langue médicale préfère le terme « menstruations », la langue populaire parle, quant à elle, de « règles », et ce, depuis le 17e siècle, pour évoquer les « menstrues » féminines.

À cela s’ajoute une panoplie d’expressions familières qui peuvent parfois être dégradantes à l’égard des personnes menstruées. Le sang des femmes reste un sujet entaché de préjugés.

L’inclusion dans les règles

Basé à Montréal, l’organisme Dignité mensuelle se donne pour mission de déboulonner certains mythes entourant le cycle menstruel, à commencer par l’inclusivité.

« Au lieu de parler exclusivement de femmes, on dit "personnes menstruées", ça englobe tout le monde », précise Solenne Hamon-Fafard, fransaskoise et animatrice de l’atelier.

Environ la moitié de la population mondiale passera, en effet, quelque 1 800 jours, soit en moyenne cinq années de sa vie, menstruée. Cela comprend les femmes et les filles, mais aussi les hommes transgenres ou les personnes non binaires qui ont leurs règles.

Promouvoir l’équité

La précarité menstruelle, soit un manque d’accès aux produits menstruels, à l’éducation, ou encore aux installations d’hygiène est prévalente dans la société, particulièrement chez les personnes en situation précaire.

Solenne Hamon-Fafard précise que bien qu’il existe de plus en plus d’initiatives publiques, il reste encore énormément de chemin à faire.

« L’équité menstruelle, c’est donner à chaque personne ce dont elle a besoin. Ce n’est pas un choix ou un luxe. On ne devrait pas avoir à choisir entre manger et s’acheter des produits menstruels. »

Planète et portefeuille

Le coût des produits menstruels est certes un défi, mais la gestion des déchets qu’ils génèrent en est un autre. D’où la popularité des produits réutilisables qui sont de plus en plus nombreux et populaires.

Des culottes aux coupes en passant par les disques, l’animatrice précise que ces dispositifs sont plus coûteux à l’achat, mais qu’ils représentent des économies pour le portefeuille et la planète.

« Il faut briser la dépendance économique et offrir des solutions pratiques et rentables aux femmes. L’empreinte écologique des produits réutilisables est beaucoup plus intéressante que celle des produits jetables. »

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Capture d’écran : statistiques dépenses en produits menstruels au Canada

Éduquer pour la vie

L’éducation est cœur de la mission que s’est donnée l’organisme Dignité mensuelle. Si elle commence généralement à la maison et à l’école, l’environnement familial et scolaire n’est pas toujours propice ou adapté aux besoins des jeunes filles.

« J’ai fait beaucoup de recherches par moi-même, car à l’école je n’avais pas eu de ce genre d’informations », regrette Mélissa Gagnon, une participante à l’atelier.

« Les symptômes prémenstruels, l’évolution du cycle avec les phases où t’as plus ou moins d’énergie, par exemple, c’est quelque chose que j’ai découvert à la vie adulte et que j’aurais dû découvrir beaucoup plus tôt », poursuit-elle.

Distinguer les faits de la fiction

Une situation que Solenne Hamon-Fafard déplore également, car le cycle menstruel n’échappe pas à la mésinformation et aux stigmas véhiculés en ligne et sur les réseaux sociaux.

« Les fausses idées sur les menstruations sont très répandues, notamment le mythe de la femme qui se fait dévorer par un requin ou un ours parce qu’elle est menstruée. »

Même si toutes les histoires ne sont pas aussi sensationnalistes, certains préjugés ont la peau plus dure que d’autres.

L’animatrice a notamment relaté une expérience lors de laquelle des hommes avaient été exposés à un stimulateur de douleurs menstruelles. Ces derniers ont été étonnés de ressentir ce que certaines femmes éprouvent une fois par mois.

Pour l’agente, l’équité menstruelle ne touche pas seulement les personnes menstruées, mais contribue également à l’essor d’une société plus égalitaire pour toutes et tous.