Skip Navigation

Tribune libre

NOTE: Les opinions exprimées sur cette pages sont celles de nos lecteurs et lectrices et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Eau vive. Si vous désirez soumettre un texte veuillez le faire parvenir à redaction@leau-vive.ca.

Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

4863 of views

Ottawa investit 4,1 milliards de dollars dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028. Si de nouveaux investissements sont prévus notamment en immigration, en immersion et en petite enfance, le gouvernement libéral a brisé sa promesse électorale de financer le postsecondaire en français de manière permanente à raison de 80 millions de dollars par an.

Le secteur postsecondaire francophone recevra 32 millions par année, totalisant 128 millions pendant quatre au lieu des 80 millions annuels permanents promis par les libéraux en campagne électorale. Cette somme devait faire suite aux 121,3 millions octroyés au secteur en 2021.

Le budget fédéral de 2023 prévoyait 1,1 milliard de dollars pour les langues officielles, dont 679 millions pour l’éducation dans la langue de la minorité.

Comme le budget de 2021 accordait 30,4 millions au secteur postsecondaire pour l’année 2023-2024, la distribution des 128 millions prévus au Plan d’action débutera en avril 2024. Le postsecondaire en français est donc confronté à un manque à gagner de près de 300 millions, alors que le secteur en attendait 400 millions, soit 80 millions annuels sur cinq ans.

Selon une source, le gouvernement a choisi de ne pas octroyer les fonds promis tant que l’enveloppe de 121,3 millions de dollars n’était pas épuisée. 

« Dans le budget 2021, nous avons fait un investissement de 121 millions de dollars sur une période de trois ans. À ce point-ci, nous sommes en train, encore, de faire des annonces à ce sujet », a déclaré la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor en conférence de presse. 

Peu d’engagements pour les services de garde en français

Toujours dans le domaine de l’éducation, la petite enfance bénéficiera notamment de 50 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer les réseaux d’intervenants.

Le Plan d’action ne fait pas référence aux clauses linguistiques lors des ententes entre le fédéral et les provinces, alors qu’un « leadership » est attendu du fédéral de la part des organismes. La ministre des Langues officielles a indiqué qu’il faudra attendre l’adoption de la nouvelle Loi sur les langues officielles.

L’appui à l’enseignement dans la langue de la minorité bénéficie de 147,8 millions de dollars sur cinq ans. En tout, 275,8 millions de dollars sur cinq ans iront à l’appui de l’éducation dans la langue de la minorité. L’enveloppe d’appui pour l’immersion s’élève de son côté à 242,8 millions de dollars.

À noter que le gouvernement injecte 2 millions de dollars sur cinq ans pour aider Statistique Canada à mieux recueillir les données sur les enfants admissibles à l’instruction dans la langue officielle minoritaire [les ayants droit].

Cela permettra « aux provinces, territoires, conseils scolaires et communautés de langue officielle en situation minoritaire de mieux planifier la mise en œuvre de ce droit », selon le document.

Contrer le déclin démographique

L’enveloppe de l’immigration francophone sur la période 2023-2028 passe de 123,3 millions de dollars, annoncés dans le dernier budget fédéral, à 221,5 millions au total. Un montant développé pour rétablir le poids démographique des francophones au pays. 

Un haut fonctionnaire a assuré que l’enveloppe du Plan se concentrera sur l’intensification de l’ensemble du continuum en immigration : « Le ministère a entendu le souci en lien avec l’enjeu démographique. On a tous senti le sol trembler à l’annonce du recensement. »