Avez-vous remarqué ce silence tonitruant des Libéraux, du NPD et même du Bloc en matière linguistique à l'aube de la prochaine élection fédérale? Avez-vous cette impression qu'ils ont peur de perdre des votes s'ils en parlent, que les ratés du bilinguisme institutionnel sont devenus un véritable "dead duck" et que le tabou mériterait d’être relevé? Un peu comme le "réchauffement climatique" l'a été dans des élections antérieures. Mais les politiciens préfèrent parler d'économie, de jobs, jobs, jobs, le mantra habituel.
Et pourtant le discours du bilinguisme de Trudeau (père) n’a jamais été véritablement mis à jour après maintenant plus de 40 ans de résultats et des changements majeurs dans nos sociétés. Alors on se retrouve en 2015 avec une allocation de 1 milliard aux 5 ans allouée au plan d’action des langues officielles, jamais auditée indépendamment, détournée par le parti au pouvoir à des fins partisanes et d’anglicisation, cela sous un régime de coupures majeures dans les dépenses publiques et des médias débordés à l'ouvrage.
La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), l’organisme porte-parole pancanadien, n’est pas même capable de relever cette situation absurde, de peur de se faire couper davantage. Le commissaire aux langues officielles continue de dormir à l’ouvrage et de rédiger des rapports ronflants.
Si la tendance actuelle se maintient, il ne semble pas que le « dead duck » se réincarne prochainement. En ce qui à trait au "leadership", passons et voyons voir encore une fois…
Réjean Beaulieu,
Vancouver