Le 29 mars, l’Association canadienne-française de Regina (ACFR) a invité la communauté à une soirée d’information intitulée L’ACFR vers demain. L’objectif : insuffler une nouvelle énergie dans l’organisme en perte de vigueur depuis quelques années.
Une trentaine de membres de la communauté et d’associations étaient présents à cette soirée présidée par Claire Bélanger-Parker, consultante en poste au sein de l’ACFR depuis octobre dernier.
Au cœur des discussions se sont retrouvés les résultats du sondage 2022, les activités de redressement entreprises, la réouverture du Bistro au Carrefour des Plaines, ainsi que la reprise des activités francophones aux cours des prochains mois à travers la ville de Regina.
Une refonte des fondamentaux
Claire Bélanger-Parker, présidente et directrice générale du Groupe Gestion CNT, basé à Regina, a été embauchée afin de mettre sur pied un plan de redressement pour l’organisme fransaskois qui est en difficulté depuis quelques années.
« Les statuts et les règlements de l’ACFR sont plus compliqués que ceux des Nations unies, déplore la consultante. Ils sont beaucoup trop compliqués, la communauté est enchaînée et ne peut pas avancer. »
Cette dernière souligne en outre que les statuts devront être revus dans le cadre d’une vision globale, « en s’assurant de prendre en considération les nouvelles réalités de la francophonie à Regina ».
Redonner la place aux Fransaskois
La consultante a été très claire sur le sujet des locations d’espaces dans les établissements scolaires : « Nous ne voulons plus de grandes fêtes non francophones dans nos espaces, c’est inacceptable. Certains groupes usent les planchers de gymnase qui sont extrêmement chers à remplacer. »
Pour rappel, un conflit entourait la location des espaces communautaires entre le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) et l’ACFR depuis plusieurs mois. Les deux organismes s’étaient ainsi entendus pour instaurer plus de rigueur dans l’établissement des contrats, notamment au niveau sanitaire. La location de ces espaces représente plus de la moitié du budget de l’ACFR.
Claire Bélanger-Parker a par ailleurs souligné que l’ACFR était exposée à des risques juridiques puisque plus rien dans les contrats de location n’obligeait les locateurs de salles à fournir des preuves d’assurance ou bien des dossiers criminels. « Nous sommes responsables de nos écoles, de la sécurité des jeunes », insiste-t-elle.
La rencontre a également permis de revenir sur les résultats d’un sondage lancé en février qui visait à revoir la programmation de l’organisme. Les 74 répondants ont exprimé une grande demande pour le retour des activités, notamment des 5 à 7 et des activités familiales, et souhaitent un rapprochement avec l’anglophonie.
Une négligence collective
On commence à voir la lumière au bout du tunnel (...) Nous avons 25 années de négligence collective à rétablir.
« Dans les prochaines semaines et mois, l’ACFR va avoir besoin d’aide pour terminer ce que j’appelle la grande corvée », avance Claire Bélanger-Parker. Pas moins de 17 salles appartenant à l’ACFR seraient à remettre en ordre avant de pouvoir engager une nouvelle direction. Pour rappel, le dernier directeur, Jacques Désiré Hiack, embauché en mars 2021, avait été congédié en début d’année.
« On ne peut pas engager dans ces conditions, mais on commence à voir la lumière au bout du tunnel, estime la consultante. Nous avons 25 années de négligence collective à rétablir. Il faut arriver à l’AGA en juin avec des livres complètement ouverts et que tout soit clair. »
La Réginoise a invité les représentants d’association à revenir à la Table des élus. « Je me suis rendu compte en feuilletant les rapports que tout a commencé à mal aller lorsque le pouvoir décisionnel à été remis à des individus au lieu des groupes. Les groupes doivent revenir à la table », suggère-t-elle.
Un café communautaire et scolaire
En fin de soirée, Marc Drolet, enseignant en cuisine et alimentation au pavillon secondaire de l’école Monseigneur de Laval à Regina, a clos la rencontre en présentant le projet de café scolaire Le Réseau qui devrait occuper le rez-de-chaussée de l’établissement.
« Ce sont les élèves qui sont au cœur du projet. Ils sont emballés, les décisions leur reviennent, ils créent les menus, ont effectué un plan d’affaires », explique, enthousiaste, l’enseignant.
Ce projet, en partenariat avec l’ACFR, voit le jour grâce à une microsubvention du programme Vice-Versa, un fonds d’appui aux Écoles communautaires citoyennes qui encourage les écoles de langue française en situation minoritaire à lancer des projets scolaires communautaires.