Croix et coquelicots
Crédit : Chris Sansbury_Unsplash
En novembre, on marque de façon spéciale par un ensemble de cérémonies la signature de l’Armistice en 1918 qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. Coquelicot, bleuet et chrysanthème sont des symboles floraux de cet événement.
Au pays, on commémore plus que le désastre de la Première Guerre mondiale. On se souvient aussi de tous les autres conflits qui ont eu lieu et continuent d’avoir lieu. Plus de 2 300 000 personnes ont servi dans les Forces armées canadiennes tout au long de l’histoire du pays et plus de 118 000 y ont laissé leur vie.
La guerre varie selon le point de vue qu’on prend : il y a la guerre des généraux qui conduisent leurs troupes au combat ; il y a la guerre telle qu’elle nous est racontée par les historiens, celle des grandes dates et des grands lieux de conflits ; il y a la guerre telle que vue par les politiciens, selon leurs ambitions ou selon leurs positions de défense.
Ce sont tous les points de vue que l’on entend officiellement. On entend très peu les récits de guerre tels que vécus par les soldats. Ma parenté qui y a participé en parle très, très peu, pour ne pas dire pas du tout. Et il y a la guerre des civils : on en entend encore moins parler que celle des soldats.
Une guerre, ce n’est pas uniquement des combats entre des armées. C’est aussi la dévastation laissée par les bombes, la famine, les mouvements de population, les morts qui laissent un vide dans les familles, les camps de concentration, les opposants, les survivants, les rationnements, la machine de construction des armements, les couvre-feux, la peur, la crainte, les discours, la propagande, etc.
Ainsi, la très intéressante série 39-45 en sol canadien rappelle comment ce conflit a été vécu par les Canadiennes et les Canadiens à travers différents volets, comme le travail des femmes dans les usines d’armement, les torpillages dans le golfe du Saint-Laurent, la présence d’Allemands en Gaspésie, les prisonniers de guerre allemands au pays, etc.
La COVID-19 n’a malheureusement pas arrêté les multiples conflits sur la planète et on continue de voir les effets de ceux-ci sur les populations. On semble plus sensibilisé parce que les médias y sont en général omniprésents mais, en même temps, on semble tout aussi démuni à empêcher ou arrêter ces conflits.
On ne peut qu’espérer, comme le chansonnier Raymond Lévesque le chantait : « Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère ; et commenceront les beaux jours, mais nous, nous serons morts mon frère » !