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Tribune libre

NOTE: Les opinions exprimées sur cette pages sont celles de nos lecteurs et lectrices et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Eau vive. Si vous désirez soumettre un texte veuillez le faire parvenir à redaction@leau-vive.ca.

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Du 24 au 26 mars, les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

Création artistique et littéraire, gouvernance et politiques publiques, éducation, étude de la langue, relations entre les peuples, engagement et développement communautaires, soins de santé… Voilà autant « de thèmes qui nous touchent tous et dont on parle très peu », a souligné le directeur de la Cité universitaire francophone, Emmanuel Aito.

Vivre dans la différence ?

Norman Fleury, membre de la communauté métisse de la Saskatchewan, a été le premier à prendre la parole lors de la première table ronde du colloque, intitulée Métis et francophones : vivre dans la différence ?

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Normand Fleury Crédit: Capture d'écran

Né sur une ferme près de la communauté de St-Lazare au Manitoba où il parlait michif et vivait selon la coutume, Norman Fleury a été plus tard choisi par sa famille pour préserver la langue et les savoirs de son peuple.

Ce conteur et enseignant est dévoué à la conservation et à la promotion de la langue michif et a contribué à des dizaines de ressources linguistiques. Il enseigne actuellement le michif au College of Education de l’Université de la Saskatchewan. « C’est triste de se dire que ce langage pourrait mourir, j’ai besoin de votre aide pour qu’elle perdure », a -t-il lancé au cours de sa prise de parole.

Joseph Naytowhow, gardien de la connaissance, a offert une discussion sur les relations entre les peuples le 26 mars au matin. Cet artiste interdisciplinaire primé, nêhiyaw des plaines/des bois (Plains/Woodland Cree) de la bande Sturgeon Lake First Nation en Saskatchewan, réside à Saskatoon où il joue de la musique et raconte des histoires depuis plus de 35 ans.

Ce dernier détient un baccalauréat en éducation du programme Indigenous Teacher Education de l’Université de la Saskatchewan. Pendant une heure, il a ainsi partagé ses expériences de vie et ses connaissances culturelles. « La vérité et la réconciliation commencent en apprenant les histoires de vie de chacun », a -t-il mentionné.

Entre les cultures

Dans une session nommée Éducation et multiculturalisme en Saskatchewan, Stéphanie Pain de l’Université de Regina et enseignante au Conseil des écoles fransaskoises a présenté les objectifs du ministère de l’Éducation de la Saskatchewan et les éléments du programme d’étude d’immersion française et fransaskoise qui visent à promouvoir le mieux-vivre ensemble.

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Stéphanie Pain Crédit: Capture d'écran

Cette dernière a rappelé que la Saskatchewan était la première province canadienne à avoir adopté une politique de multiculturalisme en 1974, renouvelée en 1997. « Cette commission est dotée d’un code des droits de la personne qui garantit le droit à l’éducation et interdit la discrimination », a-t-elle souligné.

Lecture, engagement et perspectives

Heather Phipps et Marie-Ève Bradette, de l’Université de Regina, ont offert une session intitulée Devenir poète : relations éthiques, poétiques et langagières à partir des livres Tshissinuatshitakana / Bâtons à message et Nin Auass / Moi L’enfant, œuvres de l’écrivaine et poète innue Joséphine Bacon.

Dans le cadre de leur communication, les chercheuses ont tenté de retracer les fils des relations et transmissions entre les générations. « Nous pensons que ce fil permet de réfléchir à la marginalisation plurielle des enfants innus et de réfléchir à la manière dont l’écriture permet à la poète de se réapproprier la langue du nomadisme dans une relation éthique aux aînés et des territoires ancestraux », a mentionné Marie-Ève Bradette.

Diversités de genres et sexuelles

Jeffrey Klassen, linguiste à l’Université de la Saskatchewan, a offert quant à lui une session sur La Fransaskoisie queer à travers le théâtre : témoignages et historiographie. Jacq Brasseur, se définissant comme franco-téno-queer et fransaskqueer, était invité en tant que l’un des grands témoins du colloque.

Originaire de Yellowknife, Jacq Brasseur, se reconnaissant dans les pronoms iel et ellui, mène et organise des projets depuis une décennie au sein des organismes à but non lucratif 2ELGBTQ+ en Saskatchewan et dans le Nord du Canada.

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Jacq Brasseur Crédit: Capture d'écran

Jacq Brasseur a obtenu un baccalauréat en travail social de l’Université de Regina et, plus récemment, une maîtrise en éducation axée sur les curriculums basés en communauté pour les organismes à but non lucratif. Iel a offert ses réflexions dans une présentation intitulée Y a-t-il une place pour moi ici ?

L’accès aux soins de santé

Enfin, une table ronde sur l’accès aux soins de santé en français a rassemblé une vingtaine de personnes. Les intervenantes, Anne Leis, de l’Université de la Saskatchewan, Danielle de Moissac, de l’Université Saint-Boniface, et Francine Proulx-Kenzle, membre de la communauté fransaskoise, ont discuté près de 90 minutes des enjeux entourant l’offre de services en santé en français.

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Ces dernières se sont penchées sur plusieurs questions telles que les enjeux et inégalités en matière d’offre active dans les communautés francophones en situation minoritaire, soulignant au passage le problème majeur de la pénurie de ressources humaines.