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Tribune libre

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Flush, une pièce à l’univers magique

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En une heure et demie, la pièce Flush de Marie-Claire Marcotte fait vivre toute une gamme d’émotions au spectateur sur les relations familiales et la persistance des liens familiaux malgré les chocs. C’est la Troupe du Jour (LTDJ) qui a présenté la pièce du 10 au 13 février au studio 914 à Saskatoon. 

Auteure de l’œuvre, la dramaturge fransaskoise Marie-Claire Marcotte en signe aussi la mise en scène, attrayante et perspicace, pour la première mondiale qui met en vedette les acteurs Geneviève Langlois, Chanda Gibson, Felix Leblanc et Hannah Forest Briand.

Marie-Claire Marcotte, qui avait été doublement récompensée en 2019 aux Los Angeles Film Awards, est aussi bien connue de la scène fransaskoise en tant que dramaturge et metteuse en scène que comédienne. Ainsi, pour Bruce McKay, directeur artistique de LTDJ, la décision de programmer Flush était une évidence.

« La Troupe s'était déjà engagée dans ce projet avant mon arrivée, explique Bruce McKay, mais j'étais ravi qu'il se réalise et nous sommes très heureux de le présenter, enfin, après des retards dus à la pandémie ! »

Et d’ajouter : « Marie-Claire Marcotte est l'une de nos meilleures artistes de théâtre, en tant qu’auteure, comédienne et metteuse en scène, et puisque notre mandat est de soutenir et de promouvoir le travail des artistes de théâtre fransaskois, la présentation de ce spectacle était une évidence ! »

Un monde magique

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La pièce Flush a été présentée avec des surtitres afin de la rendre plus accessible au public francophile.
Crédits : Courtoisie de la Troupe du Jour

Pour Marie-Claire Marcotte, Flush découle d’une alchimie entre observation et fiction : « Je m'inspire de mon vécu, du vécu des gens autour de moi. Je brasse tout ensemble pour en faire une histoire fictive », confie-t-elle.

« Je suis infiniment inspirée par les liens familiaux, par ce qui nous unit l'un à l'autre. J'aime toujours explorer l'équilibre entre le rire et le pleur. Et, finalement, le côté fantasmagorique des choses me fascine. Par cela, je pense plutôt à la capacité qu'ont les enfants de voir la magie où il devrait y en avoir. Dans Flush je tente d'embarquer les personnages adultes dans ce monde un peu fantastique », poursuit la dramaturge.

Le directeur artistique de LTDJ a tout de suite reconnu la qualité du texte : « Flush est une histoire très intéressante et bien écrite, peuplée de personnages fascinants ! Les concepteurs ont également fait un excellent travail, et les valeurs de production sont très impressionnantes », se réjouit Bruce McKay.

Une famille à la dérive

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La pièce Flush a été présentée avec des surtitres afin de la rendre plus accessible au public francophile.
Crédits : Courtoisie de la Troupe du Jour

Flush présente quatre membres d’une famille à la dérive. La situation initiale est trompeuse. Bien vite le spectateur se rend compte que ces quatre personnages sont étroitement liés par un passé commun. Ils devront ainsi faire leur chemin à travers le traumatisme d’une famille dysfonctionnelle pour aller de l’avant.

La comédienne Chanda Gibson revient sur son personnage Corinne, « une fille qui, après être partie des années et avoir été rejetée de la maison familiale, essaye de revenir. Elle se crée une identité. Elle se reconstruit, mais cela ne fonctionne pas, parce qu’elle se trahit et ne peut pas s’empêcher de retrouver qui elle est dans cette maison. »

Quant à elle, Hannah Forest Briand interprète la petite-fille, surnommée La Petite, qu’elle décrit comme « une enfant très troublée ». « Elle essaye de comprendre pourquoi autant de monde est parti… Sa mère, son père. Elle veut juste beaucoup d’amour et c’est ce qui lui manque. »

Felix Leblanc, enfin, décrit son personnage Fred, atteint d’un handicap mental, comme un homme « vraiment doux, mais qui travaille avec des personnes qui ne le sont pas. Il veut une vie simple, mais ce n’est pas simple dans sa tête. »

Certaines scènes de Flush incluent ou mentionnent des abus physiques et psychologiques graves, tels qu’attacher un enfant en crise par les poignets et chevilles, et frapper une femme sur la tête avec un bâton pour provoquer un coma. 

Le bond entre ces incidents et la fin heureuse autour de la table à manger est soudain et inattendu. Somme toute, la pièce inclut une réflexion touchante sur le sens de la famille. Le poisson rouge qui ressuscite après chaque « flush » dans les toilettes symbolise la détermination à ressusciter les liens familiaux, en dépit des traumas.