De retour pour une 18e édition, le Festival international du film francophone de Saskatoon CINERGIE s’est tenu du 9 au 14 mai pour le plus grand bonheur des francophones et francophiles avides de cinéma.
Les festivaliers ont bénéficié d’une vingtaine de projections au théâtre Roxy, à Saskatoon. Chaque année, le festival vise à offrir aux cinéphiles une diversité d’œuvres en provenance des quatre coins du monde, avec un accent sur les productions canadiennes, et notamment celles de l’Ouest.
Des longs métrages canadiens, français, burkinabés, italiens, ivoiriens, belges et suisses étaient au programme de cette nouvelle édition, tout comme des courts métrages autochtones canadiens.
Barbara Chaplin, une fidèle du festival depuis des années, est attirée par cette diversité offerte par l’événement : « J’adore les films francophones, quelle que soit leur provenance, et j’aime le fait que nous ayons l’opportunité de vivre cette diversité, car de manière générale on n’a pas l’occasion de regarder des films francophones ici, à Saskatoon. »
Des productions du goût de la jeunesse des écoles d’immersion et fransaskoises aux comédies familiales et dramatiques, en passant par des documentaires, tout était bien ficelé afin que chacun puisse y trouver son compte.
Lumière sur la culture locale
En dehors des journées de projection jeunesse vers lesquelles de nombreux élèves se sont dirigés, deux autres journées ont connu un beau succès auprès du grand public. Ce qui réjouit Lucille Sertin, une bénévole : « J’ai beaucoup aimé voir des gens contents de la programmation et nous féliciter pour cela ! »
La soirée du 11 mai était celle du Coup de projecteur sur l’Ouest avec, en vedette, le documentaire familial Assez French, réalisé par l’artiste fransaskoise Alexis Normand.
Ce dernier était accompagné du long métrage acadien Ma course folle vers un maillot deux pièces de Francine Hébert. Le passage des deux films a permis de souligner le savoir-faire de l’Ouest canadien avec le travail d’Alexis Normand et de la scénariste Rachel Duperreault.
La soirée de gala du festival, le 12 mai, s’est tenue autour du thème de la culture métisse, avec la projection du film Rosie de la Saskatchewannaise Gail Maurice et la présentation d’un buffet local.
« Je trouve que c’est un bon moment en termes de réconciliation et d’apprentissage de la part des non-Autochtones, commente Älva Jouband-Uusitalo, directrice du festival. Des gens peuvent ainsi apprendre et comprendre un peu plus ces aspects de différenciation culturelle. »
C’est donc un pari réussi au niveau de la programmation pour la responsable : « Il y a de la satisfaction, car le plus important est d’avoir ces opportunités de montrer de beaux films en français et de voir les gens les apprécier, peu importe le nombre de personnes qu’il y a dans la salle. »
Un rassemblement communautaire
Le festival CINERGIE doit en partie son succès aux bénévoles qui s’y impliquent, offrant à plusieurs d’entre eux l’occasion de s’investir dans la communauté tout en satisfaisant leurs aspirations de cinéphile.
En outre, le public francophile a aussi sa place. « Ce que j’ai beaucoup aimé, relate la bénévole Lucille Sertin, c’est de voir certaines personnes anglophones motivées d’aller voir des films francophones, et de voir des petits écoliers applaudir certains films. »
Attirer le plus grand nombre de spectateurs est toujours un défi auquel doit faire face l’équipe organisatrice. Lucille Sertin suggère à ce propos d’annoncer la programmation plus en avance l’an prochain.
De son côté, la directrice Älva Jouband-Uusitalo corrobore : « Nous pensons faire des tournées rurales autour de la Saskatchewan, car il y a de l’intérêt. » Rendez-vous donc en 2024 pour une nouvelle édition.