Il s’agit tout d’abord de l’organisme porte-parole et politique des Fransaskois.
C’est aussi un espace de rassemblement et de concertation.
Enfin, il s’agit de l’organisme qui ose traiter de sujets délicats et initier des débats sociétaux comme celui de la diversité, notamment la question LGBTQ ou celle de l’immigration.
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Je conçois l’ACF comme l’organisme porte-parole auprès des instances gouvernementales.
C’est un organisme au service de la communauté qui doit porter ses revendications, mais toujours concerter.
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C’est un bilan très positif. Je pense que l’ACF s’est positionnée comme un leader et un partenaire privilégié.
Je cite le dossier de l’éducation postsecondaire avec le changement du statut de la Cité universitaire francophone qui devient une faculté à part entière avec plus d’autonomie, un progrès important pour la communauté.
En éducation, je cite l’appui de l’ACF à la démarche du CÉF [Conseil des écoles fransaskoises] pour bonifier la formule de financement par la province ainsi que les nouveaux projets d’écoles dans trois villes.
Face à la problématique de l’intimidation et du harcèlement qui s’était imposée sur les médias sociaux il y a quelques années, nous avons agi en créant le Partenariat interculturel provincial avec d’autres partenaires communautaires.
Nous avons également fait avancer le dossier des aînés en appuyant Vitalité 55+ pour bonifier son financement et sa programmation.
Pareil pour la CAFS [Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan] qui s’est dotée d’un financement stable du Patrimoine canadien.
J’ajoute l’appui aux secteurs du patrimoine et de la culture qui ont fait des progrès notables avec beaucoup de nouveaux projets.
À l’échelle interne, nous avons fait un gros ménage en réformant des politiques et en renforçant la transparence.
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Je trouve que l’ACF manque de leadership.
Elle est devenue plus une structure administrative que politique.
En fait, je critique le leadership de Denis Simard depuis six ans déjà. Je pense que le bilan est décevant.
Depuis le lancement de la campagne électorale, je me promène dans plusieurs communautés partout en Saskatchewan et les Fransaskois me disent que l’ACF n’est plus sur le terrain. Il y a une déconnexion entre l’organisme et les gens qu’elle est censée représenter.
Je prends aussi l’exemple de ma communauté à Ponteix, où je vis depuis dix ans. Sur ces dix dernières années, une seule réunion de l’Assemblée des députés y a eu lieu et c’est inacceptable. L’ACF ne doit pas être focalisée seulement sur les villes, mais elle doit s’ouvrir sur les communautés rurales.
Le bilan de la présidence de l’ACF est également décevant, selon moi, du fait que le leadership de Denis Simard s’exerce seul. Il n’y a pas assez de concertation avec les organismes avant et après les rencontres de l’ACF avec les instances gouvernementales.
J’ajoute aussi le fait que la présidence de l’ACF veut plaire aux écoles d’immersion. Pour moi, on fait fausse route, car ce ne sont pas les écoles d’immersion qui sauveront le fait français partout au Canada. C’est l’école fransaskoise qu’il faut mettre au cœur de l’action.
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De façon générale, je constate qu’il y a un recul du nombre de personnes intéressées par le bénévolat et l’emploi dans nos organismes.
C’est une tendance générale qui nous force à revoir nos façons de travailler et à redéfinir la nature même de nos organismes.
Les résultats du recensement de 2021 montrent qu’il nous faut au minimum 40 à 50 écoles pour offrir une éducation francophone à tous les ayants droit.
Par ailleurs, il faudra que nous ayons une conversation en tant que communauté sur comment devenir un espace de consommation et de loisir.
Il y a aussi le dossier des infrastructures. Il faut repenser le modèle des centres scolaires et communautaires qui deviennent trop petits face à la demande.
Enfin, avec le Plan d’action des langues officielles qui injectera 1 milliard de dollars de plus dans la francophonie en milieu minoritaire, les prochaines années seront marquées par la négociation avec les deux paliers de gouvernement pour que nous ayons notre juste part.
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Pour moi, le premier défi est celui de la cohésion. Il faut créer une meilleure synergie entre les composantes de la fransaskoisie.
Quand chacun travaille dans son coin, il peut y avoir des résultats, mais les effets seraient plus grands si c’était un travail collectif. J’aimerais donc rebâtir la relation entre l’ACF et les organismes, et entre l’ACF et l’ensemble des Fransaskois.
Ce défi passe avant tous les autres. Sans cohésion forte, la capacité de mobilisation sera toujours faible. Or, c’est la capacité de mobilisation qui pèse lorsque nous faisons des revendications aux différents paliers de gouvernement.
En tant que professionnel de l’éducation, je sais que nous avons besoin de plus d’écoles, de garderies et programmes postsecondaires.
Je sais aussi que nous avons besoin d’intégrer les nouveaux arrivants. Il n’y a pas de cible précise dans le recrutement d’immigrants francophones.
Enfin, je sais qu’il y a de gros besoins en matière de santé et de services pour les aînés.
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Il faudra revoir la structure de nos organismes et reformuler la façon dont la communauté travaille ensemble.
Ce sera une conversation difficile puisqu’il s’agira de toucher aux budgets et aux mandats des organismes. Je compte sur mon leadership pour mener à bien ce chantier.
L’autre proposition concrète concerne la négociation avec la province sur les fonds fédéraux. J’aimerais travailler avec la province pour créer chaque année un budget fransaskois.
À part le budget des écoles fransaskoises et celui de la Direction des affaires francophones qui sont clairs et précis, nous n’avons aucune visibilité sur le reste.
Ma troisième proposition est de poursuivre le chantier de modernisation et d’amélioration de nos organismes pour assurer de meilleurs retours sur investissement afin de faire face à l’assimilation.
Il faut aussi que la communauté fransaskoise devienne un lieu de plaisir pour attirer les 80 % de francophones qui ne participent pas activement à la francophonie.
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Je crois beaucoup à l’intelligence collective. Avec la synergie, l’intelligence collective amènera des solutions innovantes.
Premièrement, l’ACF doit être plus visible. Les députés participent aux AGA et aux activités des organismes, mais ce n’est pas suffisant. Il faut que la présidence et la direction générale soient plus présentes sur le terrain dans chaque district.
Je souhaite réviser la mission du député communautaire et renforcer la visibilité.
À l’aéroport de Regina, il n’y a aucun indice de l’existence de notre communauté et de nos services.
Il y a énormément de gens qui s’abstiennent de participer dans la Fransaskoisie.
Je promets aussi que j’irai dans toutes les régions et les communautés pour m’asseoir avec tous les organismes et trouver des solutions à leurs problèmes.
Je veux aussi faire un bilan de mi-parcours en 2026 du Plan de développement global de la communauté.
Enfin, j’aimerais instaurer un sondage annuel des Fransaskois pour renforcer la redevabilité et être à l’écoute.
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C’est cette idée que la fransaskoisie devienne un lieu de plaisir et de consommation pour tous les francophones de la Saskatchewan, sans obstacles et sans distinctions.
Ma deuxième priorité sera de bien négocier avec la province et le fédéral pour que nous ayons notre juste part des fonds du Plan d’action pour les langues officielles et que les investissements planifiés aient des retombées optimisées.
Pour conclure, si je suis réélu, ce sera mon dernier mandat et je vais devoir former une ou des personnes qui assureront la relève.
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Ma priorité est la cohésion et la synergie. Je pense que notre communauté est divisée et c’est le temps de changer la donne.
Ma deuxième priorité est de changer le statu quo à l’ACF. Denis Simard se contente de dire que nous avons de bonnes relations avec le gouvernement provincial, mais c’est insuffisant.
Dans une démocratie, il faut se dire la vérité. Il faut oser dire à la province que nous n’avons pas ce dont nous avons besoin pour renverser notre déclin.
Je n’appelle pas à la confrontation avec le gouvernement, mais plutôt à la mobilisation en étant uni. C’est pour cela que je demande aux Fransaskoises et Fransaskois d’aller voter massivement le 28 octobre et le 1er novembre.
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