Au Canada, les aînés de 65 ans et plus souffrent d’isolement dans une proportion d’environ 15 %. La solitude engendre différents problèmes : l’accroissement du risque de mortalité, l’apparition de problèmes cardio-vasculaires et l’augmentation des symptômes de la dépression.
Au Royaume-Uni, le gouvernement britannique a nommé une ministre de la Solitude, Tracey Crouch. Un fonds a été créé visant à promouvoir des initiatives locales et nationales à l’intention des personnes seules. Une méthode de mesure de la solitude et un plan à long terme pour apporter des solutions au problème doivent être dévoilés cette année.
Au Québec, une initiative a vu le jour, à l’image de ce qui se passe au Royaume-Uni. Inspiré par l’intervention des travailleurs de rue auprès des jeunes ou des adultes en difficulté dans la rue, dans un quartier ou dans tout autre lieu, le Collectif aînés isolement social, dont le financement provient des projets d’innovation financés par Ottawa, mise sur les travailleurs de milieu pour trouver des aînés et les appuyer pour sortir de la solitude.
Ainsi, un travailleur de milieu va aller dans différents endroits où il est susceptible de rencontrer des aînés solitaires, ou alors entrer en contact avec des aînés pouvant le guider vers des aînés en difficulté dans des cafés, restaurants, friperies. Radio-Canada Québec (grâce à Cathy Senay qu’on a eu le plaisir d’avoir à Radio-Canada en Saskatchewan) a produit un excellent reportage sur le sujet récemment.
Dans la communauté fransaskoise, la solitude chez les aînés est présente mais probablement sous une autre forme. Il y a d’abord l’éparpillement des communautés fransaskoises qui peut être un facteur. Il y a aussi les aînés qui ont vécu en anglais une grande partie de leur vie (emploi, mariage, famille) et qui redécouvrent leur langue maternelle à leur vieillesse. Le manque d’offre de services aux aînés en français dans la Saskatchewan est un autre facteur qui entre en jeu. Et il y en a d’autres.
Mme Marguerite Hounjet, ancienne présidente de la Fédération des aînés fransaskois (FAF), a soulevé à de multiples reprises la situation des aînés fransaskois qui se retrouvent dans des centres d’aînés, éloignés de leur famille, de leurs amis, de leurs communautés, des milieux qui isolent davantage les aînés simplement par le fait que les soins sont uniquement en anglais, dans un environnement dominant en anglais, tant au niveau des services que culturellement.
Un travailleur de milieu pourrait être une ressource intéressante dans la communauté fransaskoise. Dans un premier temps, il aurait pour défi d’identifier ces gens tant au niveau du réseau de la santé qu’au niveau communautaire. Du même coup, il aurait à se faire connaître, tant de ces personnes que de la grande famille des aînés fransaskois. Il aurait à suggérer des pistes de solution : accompagnement, formation, etc. Évidemment, il devrait appuyer la communauté fransaskoise, face aux méandres des soins de santé où l’on retrouve nos aînés, pour trouver des solutions viables.
Cette personne devrait compter sur des organismes comme la FAF, le Réseau Santé en français de la Saskatchewan et de multiples autres composantes du réseau fransaskois pour sortir nos aînés de la solitude individuelle et institutionnelle. Peut-être une solution parmi d’autres pour appuyer nos aînés : on peut y réfléchir !