La communauté fransaskoise convoite l’Académie Rivier à Prince Albert pour en faire un projet scolaire et communautaire d’envergure.
Crédit : Google street view
Après deux ans de négociations, le dernier budget provincial ne fait aucune mention d’aides financières dans le projet de transformation de l’ancienne Académie Rivier de Prince Albert en un centre scolaire communautaire francophone. Si certains acteurs de la fransaskoisie espèrent une réponse rapide, d’autres en appellent à la patience.
« Cela fait deux ans que nous travaillons sur ce projet et que nous parlons au gouvernement provincial, explique Estelle Hjertaas. Nous n’avons toujours pas de réponse claire. Nous sommes rendus au point où nous voulons savoir si c’est oui ou non », lance la présidente de la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA).
Début mai, Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), a rencontré le ministre de l’Éducation Dustin Duncan pour discuter notamment du dossier. « Le ministre est toujours en train de faire une analyse, le projet est d’une ampleur supérieure au genre d’informations pour lesquelles il prendrait habituellement une décision », rapporte-t-il.
Le projet est novateur, ambitieux et sans précédent. « C’est plus qu’une école, souligne Denis Simard. C’est un projet communautaire avec un centre récréatif, une piscine et des logements », met-il en perspective.
Mais c’est aussi un projet coûteux. Actuellement, l’Académie Rivier est en vente pour un montant de 7,9 millions de dollars. « Il y a d’autres groupes qui sont venus voir, mais nous attendons la décision entre le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) et le gouvernement », déclare sœur Lise Paquette, membre des Sœurs de la Présentation de Marie, propriétaires de la bâtisse.
Un projet d’envergure
En plus de l’achat du bâtiment, 11 millions supplémentaires seraient nécessaires pour rénover les espaces scolaires et la garderie, et 10 autres millions pour transformer une partie de l’espace en logements et espaces communautaires.
De son côté, dans une réponse écrite, le ministère de l’Éducation confirme qu’aucune décision concernant l'acquisition potentielle de l'Académie Rivier n'a été prise. « Notre gouvernement continuera de travailler avec le CÉF pour s'assurer que ses engagements [construire des écoles francophones à Regina, Saskatoon et Prince Albert d’ici 2025] soient respectés dans les délais escomptés », déclare Chelsey Balaski, conseillère principale en relation avec les médias au ministère de l’Éducation.
Recherche d’équilibre
De son côté, le CÉF n’a pas souhaité commenter le dossier et l’absence de mention dans le budget provincial. Denis Simard, lui, a précisé qu’à l’issue de sa rencontre avec Dustin Duncan aucune date butoir n’avait été communiquée concernant le rendu d’une réponse. Il tient à rester prudent quant à la suite des négociations.
« Si on exige une réponse rapide, on va rendre plus difficile une réponse positive, redoute le président de l’ACF. C’est une négociation qui nécessite un équilibre entre tous les joueurs et les partenaires. On continue de travailler avec le ministère pour s’assurer que des conditions favorables existent et que le projet aboutisse », souligne-t-il.
Pour d’autres, la décision se fait attendre : « On ne peut pas trouver des partenaires sans savoir si le gouvernement est intéressé à aller de l’avant, déplore Estelle Hjertaas. C’est la même chose avec Patrimoine canadien. Ils ont trouvé que c’était une bonne idée, mais ils doivent négocier avec le gouvernement provincial, alors on attend un signal », explique la présidente de la SCFPA.