Opération séduction à Paris et Rabat
Fin novembre, une délégation constituée de sept personnes de la Saskatchewan a pris part à Destination Canada Forum Mobilité 2022, un événement du gouvernement fédéral qui consiste à faire la promotion du pays auprès de candidats francophones ou bilingues à l’immigration. À Paris et Rabat, la fransaskoisie a ainsi mis tous ses atouts en avant afin de sortir son épingle du jeu.
Il faut savoir se vendre pour attirer les immigrants francophones. C’est tout le défi de cette rencontre organisée les 17, 18 et 19 novembre à Paris, puis les 22 et 23 novembre à Rabat, par le ministère fédéral d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) en partenariat avec les ambassades du Canada en France et au Maroc.
Face à la concurrence que constituent les autres provinces et territoires, la délégation fransaskoise a dû vanter les mérites de sa province auprès des quelque 1 300 Français et 1 500 Marocains.
« Le but est de se faire voir, de se faire connaître, que les gens parlent de nous, qu’ils sachent où on est et qu’on existe, qu’ils nous voient comme une option viable pour eux », souligne Ronald Labrecque, directeur de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), qui a déjà effectué une dizaine de missions de la sorte.
Souvent, la présence de francophones dans l’Ouest du Canada est une surprise pour les visiteurs : « La plupart du temps, ils n’avaient aucune notion et ils étaient agréablement surpris. Ils trouvaient que ça allait ouvrir plein de nouvelles portes qu’ils n’avaient pas imaginées », se réjouit malgré tout Ronald Labrecque.
Des postes à pourvoir
La délégation saskatchewanaise comprenait deux personnes représentantes du gouvernement provincial, deux personnes de l’ACF responsables du volet accueil et établissement, et trois personnes du Conseil économique et coopératif (CÉCS) pour le dossier de l’employabilité.
Et c’est précisément la question de l’emploi qui a attiré le plus les foules : « Il y a une pénurie d’employés dans la province, souligne le directeur du CÉCS Kouamé N’Goandi, également du voyage. Il y a environ 13 000 empois affichés sur SaskJobs et il doit y en avoir quasiment le double en réalité. »
Même si beaucoup de jeunes Français et Marocains visent plutôt les grandes villes comme Vancouver et Toronto, le directeur du CÉCS n’était pas à court d’arguments : « On leur a dit de revoir leur voyage, car ce n’est pas réaliste. Pour quelqu’un qui arrive au Canada, la vie est très chère dans ces villes. La Saskatchewan est un bon point pour commencer », rétorque-t-il.
Ronald Labrecque, lui non plus, n’a pas manqué de bons mots au sujet de sa province : « La Saskatchewan est le chef de file au niveau du chômage, on est à 4,1 %, le taux le plus bas du Canada. On a le secteur de l’énergie, du minier, le secteur agricole, manufacturier, l’hôtellerie et la restauration, la santé, l’éducation… Il y a beaucoup de variété, au contraire de certaines provinces. »
Un objectif de long terme
En dépit de tous les efforts déployés, il faudra rester patient pour constater des résultats. « Ça met parfois jusqu’à trois ans entre le moment où on sème l’idée chez quelqu’un de venir chez nous et le moment où il est prêt à partir, précise Ronald Labrecque. Il faut du temps pour réorganiser sa vie, surtout quand on parle d’une famille de quatre ou cinq personnes. Ça ne se fait pas sur un week-end. »
Le directeur du CÉCS rappelle quant à lui l’importance de ce genre d’initiatives : « C’est très important qu’on se trouve là, on a besoin de l’immigration économique et ça se situe aussi dans les objectifs de la politique du gouvernement fédéral d’augmenter l’immigration francophone à 4,4 %. »
Pour atteindre ses objectifs, la province pourra compter sur l’envie de beaucoup d’Européens de traverser l’Atlantique. « Il y a un très grand engouement pour le Canada, se félicite Ronald Labrecque. On voit que beaucoup de monde met le Canada très haut au niveau de ses aspirations. »
Destination Canada Forum Mobilité est un événement annuel organisé par le gouvernement du Canada qui permet aux candidats francophones et bilingues de se renseigner sur les programmes d’immigration francophone du Canada, tout en découvrant les provinces et les opportunités professionnelles.
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Lucas Pilleri
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