Les vaccins expliqués par une technicienne de recherche en virologie
Dans le cadre de son programme Connect’Aînés, Vitalité 55+ Saskatchewan a organisé le 26 janvier une présentation en ligne intitulée Il était une fois les vaccins. Une vingtaine de personnes se sont ainsi connectées pour écouter Nathalie Bérubé, technicienne de recherche en virologie au Centre des vaccins et maladies infectieuses de Saskatoon.
La rencontre était organisée par Vitalité 55+ Saskatchewan et a réuni une vingtaine de personnes sur Zoom.
Depuis son bureau, avec en arrière-plan le laboratoire où ses collègues chercheurs travaillaient sur la COVID-19, Nathalie Bérubé a vulgarisé plusieurs notions de biologie à l’aide d’une trentaine de diapositives.
La technicienne a commencé par expliquer ce qu’était un vaccin : un agent étranger introduit dans un organisme vivant afin de créer une réaction immune positive contre une maladie infectieuse. Puis, la spécialiste a parlé des différentes manières d’acquérir l’immunité et de la constitution d’un vaccin.
Survol historique
L’experte a ensuite présenté l’historique de la vaccination, démarrant par le Moyen Âge où le principe d’inoculation a été pour la première fois expérimenté en Chine et en Inde. Il faudra attendre le 18e siècle avec Edward Jenner, médecin anglais, pour que le concept de vaccination naisse officiellement. « C’est aujourd’hui même le 198e anniversaire du jour de sa mort », note pour l’anecdote la scientifique.
Nathalie Bérubé a expliqué la constitution d’un vaccin.
Crédit : Nathalie Bérubé / VIDO
Interviennent ensuite les Français Louis Pasteur, Albert Calmette et Camille Guérin (ces deux derniers donnant leur nom au BCG – Bacille de Calmette-Guérin) à la fin du 19e et au début du 20e siècle, engendrant des avancées majeures dans la lutte contre le choléra et la tuberculose. « La tuberculose est l’infection qui a fait le plus de morts dans l’histoire de l’humanité, note Nathalie Bérubé. Elle aurait tué plus d’un milliard de personnes au cours des deux derniers siècles. »
Les années 1937-1967 marquent « l’âge d’or des vaccins » selon les mots de la chercheuse. Fièvre jaune, tétanos, coqueluche, grippe, diphtérie, poliomyélite, rougeole, ou encore oreillons trouvent leur remède. « Autant de maladies que notre époque a oubliées », note l’animatrice.
D’où, aussi, un paradoxe que Nathalie Bérubé souligne : plus on vaccine, plus les maladies disparaissent, plus les nouvelles générations remettent en question les anciens vaccins. Pourtant, « ces maladies peuvent revenir », avertit la scientifique. Si beaucoup d’entre elles ont disparu de nos contrées, elles existent encore sur terre : « Ces maladies sont à un vol d’avion de chez nous », résume-t-elle.
Pas de questions taboues
Le grand paradoxe de la vaccination qu’a mis en lumière Nathalie Bérubé.
Crédit : Nathalie Bérubé / VIDO
Les vaccins sont-ils dangereux ? La technicienne de recherche répond : « Oui, il y a toujours des risques d’avoir des effets indésirables, mais la plupart sont légers : maux de tête, fièvre, rougeurs. Rien d’alarmant. » Les effets secondaires plus graves restent, eux, plus rares : « Si on vaccinait aujourd’hui toutes les personnes en Saskatchewan contre l’hépatite B, il y aurait 1 ou 2 personnes seulement qui feraient une réaction anaphylactique », illustre-t-elle.
Se faire vacciner en vaut-il la peine ? Nathalie Bérubé répond là aussi à la question : « Il y a vraiment plus de bénéfices à ne pas tomber malade qu’à développer des effets secondaires d’un vaccin dont la majorité sont bénins », analyse-t-elle.
Comment le vaccin contre la COVID-19 a-t-il été développé aussi vite ? « En temps normal, le développement d’un vaccin est un chemin tortueux et plein d’embûches, reconnaît la scientifique. C’est un processus long et compliqué, mais ça, c’était avant la COVID. Maintenant, on fait plusieurs étapes en même temps, c’est pour ça que ça va vite. Et la collaboration mondiale a aussi beaucoup aidé », indique-t-elle.
Enfin, Nathalie Bérubé a offert une comparaison des vaccins de Pfizer et de Moderna, d’ores et déjà sur le marché. Toutefois, plusieurs sont encore en cours de développement ou en phase d’essai sur les humains, y compris celui sur lequel travaille la chercheuse. « On a été acceptés pour faire la phase 1 d’essai sur les humains juste avant Noël », indique-t-elle, confiante de contribuer à son tour à l’histoire de la vaccination.
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Lucas Pilleri
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