L'ACF pourra reprendre le RIF-SK en main
Entente sur l'avenir du Réseau en immigration francophone de la Saskatchewan
REGINA - L’Eau vive a appris qu’une entente a été conclue entre l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) et le Conseil économique et coopération de la Saskatchewan (CÉCS) concernant la coordination du Réseau en immigration francophone de la Saskatchewan (RIF-SK). Les deux organismes ont annoncé aux membres du RIF-SK, le 8 janvier dernier à Saskatoon, que l’ACF répondra à l’appel d’offres du ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour le financement du RIF-SK à partir de 2020. Cette entente entre les deux organismes stipulerait aussi que le CÉCS pourrait déposer une demande auprès du ministère de l’Économie de la province pour récupérer les services d’employabilité traditionnellement offerts par l’ACF.
Le directeur général de l’ACF, monsieur Ronald Labrecque, a confirmé à L’Eau vive que l’ACF se prépare à répondre à l’appel du ministère IRCC qui sera lancé en février prochain. Si l’ACF obtenait le financement, il redeviendrait le nouveau fiduciaire du Réseau pour les trois ou cinq prochaines années. « Il y a eu entente et nous l’avons présenté conjointement (avec le CÉCS) à la table du RIF. Cela a été reçu très favorablement par les membres, il y a même eu des applaudissements. », affirme Ronald Labrecque. L’ACF pourrait ainsi redevenir le fiduciaire du Réseau à partir de 2020. Monsieur Labrecque ajoute que « dans les discussions préliminaires avec le CECS, nous avons aussi parlé de transférer des services d’employabilité. Ceci consoliderait les services à l’emploi au CÉCS et la concertation communautaire à l’ACF. Ç’a s’aligne avec les mandats de chacun, élimine les zones d’ombres et la chicane », conclut-il.
Un membre du RIF (qui souhaite rester anonyme) a spécifié combien cette entente est positive pour la communauté fransaskoise dans la mesure où les deux organismes pourront ainsi gérer des programmes qui relèvent directement de leur mandat. Un autre membre trouve par contre dommage que cette proposition ait été faite sans réelle consultation des membres : « ç’a été présenté comme un fait accompli », précise-t-il.
Un véritable bras de fer public avait eu lieu au cours de l’automne 2016 entre les deux organismes. L’ACF, qui était le fiduciaire du RIF depuis sa fondation, avait vivement critiqué le CÉCS d’avoir soumis une demande de financement pour assurer la coordination du RIF-SK sans en aviser les membres. La coordonnatrice du RIF-SK avait, envoyé une demande incomplète à IRCC sans l’avoir fait approuver par ses supérieurs. Au même moment, le CÉCS soumettait une demande sans en informer les autres membres du RIF-SK. Ce n’est que 16 mois après le dépôt de la demande que le CÉCS informait les autres membres qu’il avait également fait une demande de financement. Au début du mois d’avril 2017, le CÉCS obtenait un financement de 470 000 $ de IRCC pour coordonner le Réseau en immigration francophone (RIF) de la province pour trois ans (2017-2020).
L’ancien directeur général de l’ACF, Dominique Sarny, qui avait dû gérer cette crise politique réagit ainsi à la nouvelle : « Ce qui est important, c’est que le RIF porte et reflète bien les aspirations de l’ensemble de la communauté à l’endroit de l’immigration. Avant d’être une problématique économique, l’immigration est un enjeu profondément humain en ce qu’il touche et interpelle toutes les dimensions de l’expérience humaine. Dans ce contexte, il est normal que l’organisme porte-parole de la communauté, ici fransaskoise, qui porte une vision du développement global et défend les intérêts de la communauté avec ses partenaires et acteurs, tant régionaux que sectoriels, soit le porteur, promoteur et défenseur de l’immigration dans son ensemble. La communauté n’en sera que plus forte. »
Mis sur pied en 2011 par l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), le Réseau immigration francophone de la Saskatchewan (RIF-SK) est une table de concertation qui regroupe maintenant 14 organismes en Saskatchewan. Il a pour mission de favoriser l’accueil et l’intégration de nouveaux arrivants francophones dans la province.
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