Des Francophones au milieu du Marathon de Regina
Ce dimanche matin il fait frais, dix degrés pour être précis. Le soleil est au rendez-vous. Un temps parfait pour faire du jogging. Effectivement, sur la rue Albert, à hauteur de la 23e Avenue, plusieurs centaines de personnes en tenues de sport avancent en silence et à grands pas.
Sur leur chandail, un dossard avec un numéro et leur prénom. Ils traversent les pelouses en direction du MacKenzie Art Gallery où a lieu le départ de l’édition 2014 du Marathon de Regina. De loin, on entend un orateur donner les dernières consignes de sécurité.
Il déclare que les participants viennent de partout : Regina, Saskatchewan, provinces canadiennes, États-Unis et même Australie. Ils sont des milliers à s’échauffer derrière la ligne de départ.
Soudain, on annonce le Ô Canada. Il est 7 h 55. La plupart des athlètes et des spectateurs s’arrêtent quelques instants et chantent, en anglais, avec gravité. Encore quelques informations de dernières minutes et le décompte est lancé. Dix, neuf, huit... trois, deux, un, zéro. Il est 8 heures pétantes.
Ils se lancent tous dans cette épreuve d’audace et de persévérance : 21 kilomètres pour le semi-marathon et 42 kilomètres pour le circuit complet. Il faut cinq longues minutes pour que la place se libère. La foule des marathoniens est si compacte qu’il est presque difficile de les distinguer. Impossible de reconnaître Shelley Ouellet que l’on espérait voir.
Heureusement, après un tour aux abords du Lac Wascana, ils vont tous repasser devant le MacKenzie Art Gallery. Les familles attendent leurs proches pour les encourager et pour les photos souvenirs. Parmi elles, Michel et Patrice Turmel. Leur fille Céline est de la partie.
Un petit groupe de Francophones se constitue et se positionne pour immortaliser l’événement. Alors que l’on attend Céline, Charles-Henri Warren passe tel un courant d’air, il est suivi de près par Shelley Ouellet qui court à toute vitesse. « Ça a été dur », confiera-t-elle plus tard. « Je ne me suis pas assez entraîné ».
Pour préparer cette quatrième participation, elle a parcouru plus de 200 kilomètres pendant le mois d’août. Sophia, Ève, Emil et Sébastien ont tous répondu présents à l’appel de la course. C’est devenu une tradition familiale chez les Ouellet. « Mais, il faut que j’arrête », explique Sébastien. « Ça devient presqu’une addiction ».
Toujours pas de trace de Céline Turmel. « Je pense qu’on l’a ratée », dit Patrice, sa mère, un peu déçue. À cet instant, quelqu’un passe tout près en faisant un signe discret de la main. Sans mot dire, tout le monde s’interroge. Qui est-ce? « C’est Simone Lepage! », déclare Patrice Turmel.
Ce ne fut pas la dernière surprise de cette course. En effet, sur la ligne d’arrivée, on a vu des jeunes, des septuagénaires, des estropiés... et même des femmes enceintes. De quoi faire des émules pour la prochaine édition.
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Luc Bengono
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