Bilan des Jeux de la francophonie 2014
Une francophonie qui danse
Benoît Pelletier rit encore en racontant comment on l’a présenté quelques fois durant la semaine comme le président d’honneur des Jeux. « Si je l’avais été, je serais moins fatigué aujourd’hui ! »
L’événement ayant le plus impressionné le président du Comité organisateur au moment du bilan, le 27 juillet, c’était la compétition nationale de danse de rue. « On a décidé de tenir l’événement dans l’aréna Robert-Guertin, qui compte 3 000 places. On a pris le risque que ce soit vide.
« Je ne m’attendais pas à une telle assistance, soutient Benoît Pelletier. On a eu une forte assistance - l’événement a eu lieu dans une aréna pleine. » Ni à une telle ambiance : les danseurs et la foule étaient survoltés, malgré la chaleur typique des nuits de juillet à Gatineau.
Le président s’est montré comblé par l’attention accordée aux Jeux par les médias. « La couverture a été très importante, très positive. Il se passe bien des choses en même temps dans la région de l’Outaouais. Mais on a eu beaucoup d’attention.
« Un des buts des Jeux, rappelle Benoît Pelletier, est de faire connaître la francophonie canadienne auprès du public. Même de la part du Québec, elle est sous-estimée et sa grande diversité n’est pas reconnue. »
Le président Alexis Couture de la Fédération de la jeunesse canadienne-française déborde de satisfaction. L’expertise de l’organisme s’est avérée convaincante après la tenue de ses 6e Jeux depuis 1999.
« La façon que ça fonctionne, explique-t-il, c’est qu’on donne à la ville-hôtesse les ressources pour l’organisation locale. Il y a un budget limité, on n’y va pas avec beaucoup d’argent, on veut que les Jeux soient accessibles à toutes les villes francophones. » Le budget des Jeux de 2014 s’élève à 2,1 millions.
« Gatineau a une équipe bien rôdée, signale-t-il, ce n’est pas leur premier événement du genre, on sentait la différence. On est vraiment très satisfaits : les gens du local ont très bien fait les choses.
« Notre rôle comme fédération, ajoute Alexis Couture, c’est la promotion, le financement et le transport. On organise aussi les délégations avec nos membres. » Selon lui, les membres sont les experts dans la construction d’équipes et dans la préparation aux compétitions.
Quant à son rôle durant les Jeux, il le résume ainsi : « Je suis la personne la moins utile sur le site ! Ce sont mes premiers Jeux. C’est une drôle de coïncidence, mais ça n’a jamais fonctionné. » Il participera aux prochains, dans sa province.
Les organisateurs en ont profité pour rencontrer les responsables des Jeux de 2017. Benoît Pelletier a donné ses conseils aux gens de Moncton et Dieppe (NB).
« Le seul sujet sur lequel je les ai prévenus, c’est de la difficulté croissante d’obtenir une contribution des gens d’affaires. C’est peut-être un prétexte, mais ils ne veulent pas faire de dons qui seraient mal perçus, » a-t-il dit, faisant référence aux scandales dans l’octroi de contrats publics au Québec.
Alexis Couture avait d’autres préoccupations. Il a porté à l’attention des organisateurs l’importance de ne pas répéter l’expérience d’une autre ville. « Ce qui fait la valeur des Jeux, c’est de trouver les éléments distinctifs. On veut que les jeunes vivent une expérience différente à chaque fois. Le Comité de 2017 comprend tout ça. »
Pour Benoît Pelletier, l’important est « d’amuser les participants, de les divertir et de leur permettre de se rapprocher. Si on en juge par la réaction des participants, c’est mission accomplie. »
Alexis Couture renchérit : « Quand les Jeux commencent, on voit les jeunes des mêmes couleurs se tenir ensemble. Et à mesure que ça avance, ça devient multicolore.
« Il ne faut pas oublier que les Jeux sont le plus important rassemblement de la Francophonie canadienne, rappelle-t-il. Ceux qui ont un discours pessimiste sur la Francophonie, c’est qu’ils ne sont jamais venus aux Jeux. »
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