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Réflexion sur l’immigration réussie

Comment immigrer sans se faire mal?

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Le président de la Table nationale, Ibrahima Diallo.

Le président de la Table nationale, Ibrahima Diallo.

Photo : APF
Le milieu de l’immigration francophone émerge de ses questionnements en 2014 avec appuis gouvernementaux, plans, outils et solutions. De nombreux partenaires, du local au national, se greffent au mouvement pour une immigration réussie.

La 8e Journée annuelle de réflexion sur l’immigration francophone a réuni 120 personnes, le 12 mars à Gatineau, doublant la participation de 2013. « On a besoin de tous les joueurs sur le terrain, explique Suzanne Bossé, la directrice générale de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA). Les conseils scolaires, le postsecondaire, les réseaux de santé et de développement économique sont membres de nos réseaux en immigration francophone (RIF). »

Selon la directrice générale, « non seulement le fédéral mais aussi les gouvernements provinciaux et territoriaux offrent un appui aux 13 RIF dans les provinces et territoires. La collaboration entre les gouvernements et les communautés est un élément d’une immigration réussie. Il y a des multiples couches d’intervention. »

Chacun des RIF est responsable de coordonner les stratégies avec son gouvernement et ses partenaires communautaires, souligne Suzanne Bossé. « L’aspect à explorer davantage est l’inclusion des municipalités. Parce que l’immigration, ça se vit au local. Les municipalités offrent des services aux citoyens et aux immigrants, que ce soit de logement ou de culture. Le rôle des municipalités est très important parce qu’elles travaillent avec les provinces au niveau des politiques. » En Saskatchewan le RIF est sous la responsabilité de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF).

Un des facteurs clés dans l’émergence du dossier serait le rôle de meneur joué par Citoyenneté et Immigration Canada (CIC). Le ministère est le partenaire de la FCFA au Comité conjoint CIC/CFSM (communautés francophones en situation minoritaire). Il l’était aussi pour la Journée de réflexion au même titre que l’Université de Moncton.

« Le Comité conjoint CIC/CFSM est très important comme mécanisme pour établir des objectifs communs, précise la directrice générale. Le fédéral s’est donné comme cible d’augmenter l’immigration francophone à 4,4 % du total national pour 2018. Il faut souligner l’engagement du gouvernement. Quand le ministre Chris Alexander va dans nos communautés, il continue à réitérer l’importance de l’immigration francophone. »

Le Canada accueillera dans les prochaines années un total de 450 000 étudiants internationaux, selon Ibrahima Diallo, le président de la Table nationale de concertation communautaire en immigration francophone. « Ces étudiants auront la possibilité de devenir résidents permanents. Il faudra qu’on aille chercher notre part de francophones dans ce groupe. »

La Table s’est rencontrée le 13 mars pour élaborer une planification. Quatre priorités nationales ont été établies (promotion et recrutement, intégration, recherche et communications) autour desquelles seront greffées des interventions. Il est question entre autres d’agrandir l’espace de recrutement.

« Nos efforts des dernières années, rappelle Ibrahima Diallo, c’était de recruter surtout en Europe. On va se tourner vers les 17 pays de l’Afrique de l’Ouest. Si le Canada a besoin de main-d’œuvre francophone, il faut aller où on va la trouver. Il y a là-bas des gens très éduqués et bien outillés. Il est question d’ouvrir un bureau à Dakar, au Sénégal. »

Le professeur de Saint-Boniface a participé aux échanges du 12 mars sur le continuum d’appuis entre l’identification des candidats à l’immigration et l’obtention de la citoyenneté. « Parmi les meilleures pratiques, il y a l’importance de fournir des informations pertinentes sur les possibilités de travailler en français. Si vous êtes médecin ou ingénieur et bien éduqué, c’est bon. Mais en arrivant ici, les ordres professionnels vous attendent. C’est important de ne pas nourrir d’illusions. »

Suzanne Bossé renchérit : « Trop longtemps, on n’a pas dit aux candidats qu’ils allaient probablement travailler en anglais, même s’ils peuvent vivre, envoyer les enfants à l’école et obtenir des services de santé en français. L’accueil dans la communauté est très important aussi. C’est souvent ce qui va déterminer si l’immigrant va s’installer du côté francophone ou anglophone. Il y a des outils simples que le répertoire de services en français. Bien accueillir, ça veut dire fournir dès le départ de l’information et des contacts. »

En matière de recherche, les partenaires ont reconnu l’importance d’investir davantage. « On est unanime au Comité conjoint sur cette priorité, soutient le président de la Table. On a besoin de données pour suivre les immigrants dans leur parcours, savoir ce qui est positif et négatif pour trouver des solutions. Il faut encourager l’émergence de cette recherche et la formation d’équipes de chercheurs. »

La FCFA et encouragée pour l’avenir. « Il y a un an, reconnait Suzanne Bossé, il y avait beaucoup de préoccupations. C’est un dossier très complexe. Mais il y a des développements positifs, par exemple du côté de la formation linguistique des immigrants. On s’attend à ce que l’accès à cette formation soit bientôt élargi à l’ensemble du pays. »

Pour 2015, CIC va lancer le système de déclaration d’intérêt, visant le jumelage de candidats à des emplois disponibles. « On va s’assurer qu’il y aura une lentille francophone dans ce nouvel outil, affirme la directrice générale. La FCFA s’inscrit dans cette orientation économique du fédéral. On va travailler sur le terrain avec nos employeurs pour retenir ces immigrants chez nous. Mais c’est aussi la famille qui nous intéresse et la promotion de nos communautés. »