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Journées du patrimoine: le lys des Prairies à l'époque victorienne

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Du 22 au 28 septembre avait lieu la 16e édition des Journées du patrimoine, intitulée L'éclosion du Lys des prairies et portant sur la création de la Saskatchewan. L’occasion pour les visiteurs et les groupes scolaires d’en savoir plus sur la naissance de la province en 1905, l’effervescence culturelle autour de l’époque victorienne, ainsi que l’établissement des traités.

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Le croquet était un loisir très apprécié à l’époque victorienne.
Crédits : Marie-Lou Bernatchez

C’est le lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan qui a donné le coup d’envoi à la 16e édition des Journées du patrimoine sur Zoom le mercredi 22 septembre.

Leslie Garrido-Diaz, coordonnatrice à la Société historique de la Saskatchewan (SHS), tenait absolument à ce que l'événement ne soit pas présenté que de façon virtuelle. « Les Journées du patrimoine ont été pensées en fonction de la COVID, explique la responsable. Il fallait faire un maximum d'activités extérieures pour les gens du public. »

Offrant visites guidées de la Maison du gouverneur, parties de croquet, exposition sur les traités en Saskatchewan, concert de musique de chambre, exposition éphémère autour du lac Wascana, camions-restaurants et promenades en calèche, l'équipe de la SHS a réussi son pari en présentant un format hybride original aux visiteurs du festival. 

Exposition éphémère au parc Wascana

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La Société historique de la Saskatchewan a installé des affiches près du palais législatif de Regina à l’occasion des Journées du patrimoine.
Crédits : Marie-Lou Bernatchez

En partenariat avec les Archives provinciales de la Saskatchewan et la Commission de la capitale nationale, la SHS a installé six affiches en format géant près du palais législatif de Regina, retraçant la vie des Saskatchewanais à l'époque victorienne.

« Le parc Wascana est reconnu comme un joyau, explique Alexandre Chartier, directeur de la SHS. C'est très touristique, et c'est intéressant de voir cet anachronisme et de comprendre ce qu'il y avait ici il y a 100 ans. »

Aboula et Abbas, deux amis qui habitent la capitale provinciale depuis plusieurs années, ont été agréablement surpris de pouvoir profiter de l'exposition pendant leur promenade autour du lac. « C'est très cool ! On vient souvent ici et, avec ces photos anciennes, on peut comparer notre environnement avec ce qu'il y avait autrefois », commentent-ils.

La vérité avant la réconciliation

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Rodger Ross, conteur traditionnel métis-cri, a fait une présentation lors de l'exposition sur les traités en Saskatchewan.
Crédits : Marie-Lou Bernatchez

Rodger Ross, conteur traditionnel métis-cri de la Première nation George Gordon en Saskatchewan, a offert une émouvante présentation lors de l'exposition sur les traités en Saskatchewan dans la Maison du lieutenant-gouverneur. 

L'homme, qui est également producteur, réalisateur et scénariste multimédia, se passionne pour la préservation des traditions orales de son peuple. C'est avec beaucoup d'émotion et une résilience poignante qu'il a partagé les injustices et les sévices que les membres de sa famille ont vécus. « Il est possible de pardonner les erreurs du passé, a-t-il déclaré. Le grave problème est que les injustices perdurent, alors que la vérité commence à se faire connaître. »

Salle limitée, mais comblée

En présence du lieutenant-gouverneur Russell Mirasty, la violoniste Margaret Carey et la pianiste Judi Levesque ont donné le soir du 25 septembre une prestation de 90 minutes aux 30 convives présents dans l'une des salles de la Maison du lieutenant-gouverneur. 

« Ça a été le seul impact significatif des nouvelles restrictions sanitaires, précise la coordonnatrice de l'événement Leslie Garrido-Diaz. Il devait y avoir 100 personnes pour le concert et, malheureusement, nous avons dû baisser à 30, et toutes les places ont été réservées. »

Des activités interactives pour les écoles 

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La calèche était souvent utilisée par les gens aisés pour se promener.
Crédits : Khaled Kamruzzaman

Le site internet des Journées du patrimoine a fourni aux enseignants des ressources pédagogiques ainsi que des activités interactives. Les élèves ont notamment eu l'occasion de visiter virtuellement et en direct la Maison du lieutenant-gouverneur, de discuter avec ce dernier et d'assister à un spectacle de marionnettes organisé par la troupe québécoise Marie-Stella. 

« Les activités ont été très populaires, note le directeur de la SHS. Les enfants étaient excités de vivre des activités en direct. Certains étaient à 500-600 km de Regina et pouvaient tout de même participer à nos activités », se réjouit ainsi Alexandre Chartier.

Au 27 septembre, 19 écoles et une centaine de personnes avaient participé aux Journées du patrimoine 2021, en plus de quelque 1 400 visiteurs sur le web.

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Le palais législatif de Regina
Crédits : Marie-Lou Bernatchez

La croissance de la Saskatchewan

C'est en grande partie à cause d'une vaste campagne menée par le gouvernement libéral de Wilfrid Laurier que la jeune province de la Saskatchewan a attiré des milliers de colons au début du 20e siècle.

D'une population totale de 41 522 âmes au recensement de 1891, la province allait connaître une population dix fois plus élevée seulement vingt ans plus tard en 1911, et vingt fois ce total quarante ans plus tard au début de la crise économique des années 1930. 

C'est seulement avec l'arrivée de la Grande Dépression de 1929 que le taux de croissance de la population de la province a arrêté de croître à un tel rythme.

Les débuts de la Maison du gouverneur 

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Plaque devant la maison du gouverneur
Crédits : Marie-Lou Bernatchez

En 1882, Regina est choisie comme nouvelle capitale des Territoires-du-Nord-Ouest et les Forget, originaires du Québec, partent s'y installer. Le voyage dure 12 jours, au cœur de l'hiver, et même Mme Henriette Forget, qui trouve habituellement le bon côté de toute chose, doit admettre que l'expérience n'a rien de bien agréable. 

Le couple s'installe dans une petite maison près du bâtiment de l'administration des Territoires, sur l'artère qui porte aujourd'hui le nom d'avenue Dewdney. Henriette Forget se joint alors à plusieurs organismes sociaux. Elle a appris à parler couramment l'anglais, bien qu'elle conservera toujours une pointe d'accent français. Elle s'intéresse surtout au National Council of Women, un organisme qui veut encourager les femmes à s'informer sur un grand nombre de sujets et à jouer un rôle plus actif dans la société.

Le mari, Amédée Forget, est nommé en 1898 lieutenant-gouverneur des Territoires-du-Nord-Ouest. La population de Regina réserve au couple vice-royal un accueil des plus chaleureux. À titre d'épouse du lieutenant-gouverneur, Henriette Forget accueille des visiteurs de marque, comme le duc et la duchesse de York, ainsi que les gouverneurs généraux Minto et Grey. 

Plusieurs cérémonies officielles ont lieu chaque année dans la Maison du gouverneur, comme le grand bal qui précède l'ouverture de la session de l'Assemblée législative et la « levée » traditionnelle du Jour de l'An. La grâce avec laquelle Madame Forget accueille ses hôtes ne manque pas d'être favorablement notée par la presse locale. On se souvient particulièrement d'un grand bal en avril 1902, le plus élégant qu'on ait jamais donné dans la résidence. 

Avec les informations de la Société historique de la Saskatchewan (SHS)