Du 8 au 13 août, cinquante jeunes ont pris part à la 6e édition du Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques présenté à Ottawa et organisé par le centre de la francophonie des Amériques. Parmi eux, Hélène Baillet, bénévole au poste d’agente en développement et participation citoyenne en milieu linguistique minoritaire au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) depuis près d’un an. La jeune femme revient sur son expérience.

Vous êtes arrivée de France il y a près d’un an pour faire du bénévolat dans la communauté fransaskoise. Imaginiez-vous participer à un tel forum lors de votre aventure en Saskatchewan ?

Penser et repenser la francophonie, complètement ! Mais participer à un forum rassemblant 50 jeunes des quatre coins des Amériques, engagés dans leur communauté à faire vivre notre langue, c'était inattendu ! Je ressors de ce forum encore grandie, avec plein de graines semées que je compte bien aider à faire germer !

Plus de 500 candidatures ont été déposées pour participer à ce forum. Comment vous êtes-vous démarquée ?

Je pense que ma candidature a été retenue grâce à mon parcours d'engagement que j'ai réalisé jusqu'ici. Notamment avec ma participation bénévole à la communauté fransaskoise dans différents événements, comme dernièrement le Festival fransaskois.Je pense aussi que mon parcours dans la francophonie, mes études en enseignement du français langue seconde et ma volonté de faire vivre le français autour de moi ont été des aspects qui ont plu.

Hélène Baillet, à gauche, aux côtés de Flavie-Isabelle Hade, directrice générale adjointe et directrice de la programmation du Centre de la Francophonie des Amériques (CFA). Crédit: Courtoisie

Différentes formations étaient offertes lors du forum en association avec l’Université Saint-Paul à Ottawa. En quoi consistaient-elles ?

Les différents ateliers et formations étaient divisés en quatre catégories : savoir être, savoir-faire, savoir penser et savoir partager. Nous avons ainsi abordé des thèmes comme la construction identitaire, le leadership, les valeurs, les échanges en groupe…On a eu l'immense honneur d'accueillir l’artiste Alexis Normand qui est venue parler de sa construction identitaire en tant que fière Fransaskoise. Ce sont des interventions comme celles-ci qui ont permis la réflexion et des remises en question du type « Qui suis-je ? »

Quel souvenir marquant garderez-vous de cette rencontre ?

Nous avons participé à un atelier permettant de comprendre et prendre conscience du génocide vécu par les peuples autochtones de l'île de la Tortue. Ça a été un moment intense qui a suscité beaucoup d'échanges et de questionnements sur nos racines respectives.

Par exemple, en tant que personne française, j'ai pu échanger avec des Français des territoires d'outre-mer [la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe] et en apprendre plus sur la colonisation de ces territoires ainsi que sur les peuples autochtones présents en Amazonie. Chaque atelier nous a permis de faire des ponts et a suscité toujours plus de questions ! 

L’événement était-il propice à la rencontre avec les autres participants ? 

Je n'ai fait que ça, de belles rencontres ! Que demander de plus pour moi qui suis curieuse que de rencontrer des personnes engagées dans la francophonie !Chaque personne a apporté son histoire, sa réalité, sa personnalité, et a pu les partager. Nous étions un groupe à l'image de la francophonie, aux identités plurielles et faisant vivre notre diversité et nos superbes accents. Ce sont des rencontres que je n'oublierai pas !Au-delà des ateliers et de la formation, ce sont vraiment les liens que nous, jeunes ambassadeurs et ambassadrices, avons créés qui donnent confiance en l'avenir de nos francophonies.

J'aimerais pleinement encourager nos jeunes Fransaskoises et Fransaskoises à s'engager pour notre communauté. Vous avez une belle communauté à laquelle chacun d'entre nous peut contribuer !