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Elsie Miclisse à micro ouvert

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Ce 14 janvier, l’animatrice Elsie Miclisse a quitté la barre de l’émission matinale Point du jour de Radio-Canada Saskatchewan pour s’envoler vers d’autres horizons radiophoniques. Après trois ans passés à réveiller, éveiller, informer et divertir les Fransaskois à l’heure où l’aube pointe son nez, l’animatrice bien-aimée revient sur son parcours en Saskatchewan ponctué de philosophie, de philanthropie et d’un cœur communautaire grand ouvert.

Par quel heureux hasard vous êtes-vous retrouvée dans la province des cieux vivants ?

Je veux vivre sans regret et vivre ce qui brûle en moi ! Je suis arrivée le 4 septembre 2017 en Saskatchewan en provenance de Montréal et j’ai commencé à travailler à Radio-Canada le lendemain.

Au Québec, j’avais fait beaucoup d’animation dans des radios communautaires et chrétiennes, à la télé aussi comme chroniqueuse culturelle. J’avais aussi de l’expérience dans l’événementiel et une formation en journalisme, mais j’avais envie de passer à autre chose.

Vous avez connu une ascension fulgurante. Quelles ont été les premières fonctions que vous avez occupées et comment avez-vous réussi à vous tailler une place de choix dans le cœur des Fransaskois ?

Je suis rentrée comme reporter, mais j’ai vite compris que la radio, c’était mieux pour moi. Je suis donc passée à la réalisation associée à l’émission Pour faire un monde puis j’ai commencé à remplacer l’animatrice Doris Labrie lorsqu’elle était en vacances. J’ai beaucoup aimé ça et les gens ont remarqué que j’avais du potentiel ! [rires]

Et, à peine un an après mon arrivée, le 12 septembre 2018 précisément, je suis passée à la barre de l’émission du matin ! Je ne m’attendais pas à avoir le poste, c’était une agréable surprise ! Je crois vraiment que si c’est ta saison, c’est ta saison, et rien ne peut t’arrêter.

Quelle a été votre motivation pour vous lever de si bonne heure tous les matins, et de si bonne humeur qui plus est ?

Ce qui m’intéresse surtout, c’est la relation avec les gens, de les amener à se réconcilier, à mieux se comprendre, à se rapprocher et à regarder la société sous un autre angle.

Quelles ont été vos impressions de la communauté fransaskoise ?

La communauté fransaskoise est une belle communauté qui m’a très bien accueillie. Les gens sont toujours disponibles pour parler et échanger. Je m’intéresse à ce qu’ils font, à leurs activités. J’ai aussi appris à ne jamais rentrer dans les conflits. Ce qui importe, c’est ma relation avec la personne ou le groupe.

En plus de vos fonctions d’animatrice à la radio, vous vous êtes également prêtée au jeu de la maîtresse de cérémonie lors d’événements communautaires. Pouvez-vous nous parler de certains de vos moments forts ?

Il y en a beaucoup ! J’ai notamment adoré faire l’animation du 30e anniversaire de l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan. J’ai rencontré des gens extraordinaires que je n’avais pas l’habitude de fréquenter.

Il y a aussi eu l’événement bilingue pour la Journée des femmes où on a essayé de me recruter pour faire de la politique ! 

Et puis, bien sûr, le Francothon et les Festivals fransaskois. C’est un privilège de participer à ces événements, la vie nous donne de beaux cadeaux. Le moment présent est tellement important, il faut être capable de faire le don de soi.

Et en ondes, vous souvenez-vous d’avoir eu des frissons ?

J’avais toujours rêvé d’interviewer Michaëlle Jean, l’ancienne gouverneure générale, et j’ai eu la chance de le faire ! Je capotais, j’étais comme une petite fille [rires]. Et même si tout n’est pas parfait, elle a toujours été un beau modèle, elle est d’origine haïtienne comme moi. 

Les moments les plus marquants ont été avec des intervenants de la communauté fransaskoise, comme lors des élections controversées de l’ACF ou celles des conseillers scolaires.

Lorsque le micro est ouvert, qu’est-ce qui compte le plus pour vous ?

L’important pour moi, c’est de donner le micro aux gens d’ici, pour qu’il puisse s’exprimer et faire avancer les causes qui leur sont chères dans la francophonie. Je me demande toujours : "Qu’est-ce que les gens veulent savoir" ? Tu rentres chez les gens, dans leur voiture, leur salon, leur intimité. Il faut se mettre à leur place.

Animer une émission comme celle-ci, ce n’est pas à propos de soi mais de l’autre. C’est d’aider l’autre à voir les choses autrement, et d’avoir une valeur ajoutée dans sa journée, que ce soit à travers la météo, les entrevues nationales et locales pour apporter un brin de soleil dans sa vie.

En quoi consiste la prochaine étape de votre carrière ?

Je demeure à Radio-Canada et je vais à Sudbury pour animer l’émission Le matin du Nord. Ce sera un nouveau défi ! Je connais Ottawa et Toronto, mais pas le Nord de l’Ontario. J’avais aussi besoin de me rapprocher de l’Est pour des raisons familiales

Vous aviez l’habitude de commencer l’émission Point du jour avec une citation inspirante. Avez-vous un dernier mot philosophique à nous livrer ?

Si on ne vaut pas une risée, on ne vaut pas grand-chose ! Dans la vie en général, notre attitude fait toute la différence. Je me vois comme une guerrière, la vie est un grand combat et une bonne attitude nous aide à passer au travers de l’adversité.

Le sourire dans la voix d’Elsie Miclisse au saut du lit de nombreux Fransaskois restera dans les mémoires et, en attendant une nouvelle personne pour la remplacer, c’est Rose Nantel qui prête ses vocalises à l’émission Point du jour.