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De grosses pointures écolos dans la cité

De grosses pointures écolos dans la cité
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La Cité universitaire francophone a organisé le 5 novembre une conférence sur la préparation de la COP21, la conférence de Paris sur le climat prévue à la fin du mois. Plusieurs scientifiques de renom étaient présents. Entretiens croisés avec Steven Guilbault, de l’organisation Équiterre, Jean-Christophe Fleury, du consulat de France à Vancouver et Jean Lemire, bien connu pour son travail en Antarctique. 


L'Eau vive : Est-ce que l'on peut espérer quelque chose de concret de la Conférence de Paris? 

 

Steven Guilbeault : « Oui, il y aura des objectifs de réduction d'émissions sur lesquels les pays vont s'entendre à Paris. Il y aura une entente sur le financement pour l'aide aux pays en voie de développement, à la fois pour s'adapter aux changements climatiques et pour se développer sans reproduire notre mode de développement à nous, qui est très polluant. Il y aura un plan de match sur ce que l'on doit faire au cours des prochaines années et ce plan de match-là ne sera pas parfait, mais sera un pas de plus dans la lutte face aux changements climatiques. »

 

Jean-Christophe Fleury : « On s'attend à la signature d'un accord qui engage les états à respecter les engagements qu'ils ont pris et un engagement des états à améliorer leur contribution dans les 5 ou 10 ans à venir. Les engagements, pour le Canada par exemple, c'est de réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 2005. »

 

Jean Lemire : « Il y aura des ententes de signées. Il le faut. Avec le rôle que je joue, je devrais être optimiste, car il faut embarquer le plus grand nombre de gens, mais en réalité, je doute, parce qu'il y a plein de pays qui ne veulent pas faire les efforts. Je ne pense pas que l'on va réussir, au lendemain de Paris, à avoir un accord assez contraignant pour limiter la hausse des températures à deux degrés. Il va y avoir un accord, je pense que ça va être un premier pas, mais il ne faut pas tout miser sur Paris. »

 

 

L'Eau vive : Avec le nouveau gouvernement libéral, avez-vous des attentes particulières pour le Canada à la Conférence de Paris? 

 

SG : « Il y a plusieurs exemples d'engagements que le gouvernement Trudeau a pris durant la campagne électorale. Il y a promis d'éliminer les subventions aux combustibles fossiles et de doter le Canada d’un plan d'action de lutte aux changements climatiques. Il a aussi promis de faire des investissements pour les infrastructures vertes, on parle de 60 milliards sur 10 ans. On s'attend à ce que M. Trudeau mette en œuvre les éléments de sa plateforme. Je fais preuve d'un optimisme prudent, l'ensemble de la population doit rester vigilant et rappeler au gouvernement Trudeau les engagements qu'il a pris lors de la campagne. »

 

JCF : « Je pense que le Premier ministre ne sera pas en mesure de modifier l'engagement canadien, parce que le temps ne permet pas de le faire. Il a dit qu'il voulait contribuer et réunir les provinces dans les 90 jours. Probablement qu'il pourra faire d'autres types d'annonces sur la manière d'améliorer dans l'avenir l'engagement du gouvernement canadien. »

 

JL : « À ce niveau, c'est surtout que ça ne peut pas être pire qu'avant. Il va certes y avoir de la place pour les jeunes et cela me plaît beaucoup. Ça sera un vent de fraîcheur. »

 

L'Eau vive : Dans le contexte des changements climatiques, étant donné l'urgence de la situation, si vous aviez à choisir une action à faire en premier lieu, quelle serait-elle? 

 

SG : « Je pense que la chose la plus importante sur la planète, c'est que tout le monde suive un cours 101 sur les changements climatiques. Pour convaincre les gens de passer à l'action, ils doivent comprendre qu'il y a un problème. »

 

JCF : « La première mesure qu'il faudrait est d'éliminer les centrales à charbon. Le charbon, c'est l'énergie du passé. C'est vrai que pour l'instant, on ne peut pas trop se débarrasser totalement du pétrole. La deuxième chose à faire, c'est de mettre un prix sur le carbone. »

 

JL : « Il faut être réaliste. Personnellement, j'investirais dans l'électrification des transports. Mais c'est sûr qu'il faudrait aussi trouver une solution pour l'exploitation de nos ressources naturelles. »