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L’immunité collective, un bras à la fois

L’immunité collective, un bras à la fois

Auteur: Emmanuel Masson/19 avril 2021/Catégories: Organisme, RSFS - Réseau santé en français en Saskatchewan, Société, Santé

Armées de vaccins, les infirmières fransaskoises participent elles aussi à la lutte contre la COVID-19. Stefani Ford et Cassandra Gareau ont été appelées à piquer les bras des Saskatchewanais et se voient heureuses de faire un travail essentiel pour freiner la propagation du virus.

Un jour de semaine en après-midi, Stefani Ford rentre du travail vers 13 h 30. Son repos est bien mérité : il y a de fortes chances qu’elle ait sauvé des vies cette semaine. Depuis le début du mois de mars, la jeune infirmière administre des vaccins au International Trade Centre, sur la place Evraz à Regina. 

Ancienne élève à l’école Monseigneur de Laval, Stefani Ford a obtenu son baccalauréat en soins infirmiers à l’Université de Regina en 2019. Dès le mois d’août de cette année-là, elle s’est jointe au service d’oncologie de l’hôpital Pasqua de Regina où elle assiste les patients atteints de cancer. 

Aujourd’hui, Stefani Ford travaille à temps partiel dans une grande salle qui abrite pas moins de vingt stations de vaccination. La jeune femme administre elle-même 30 à 40 vaccins par jour, sur les quelque 700 qui sont distribués quotidiennement sur son lieu de travail.

Les infirmières fransaskoises à la rescousse 

Cassandra Gareau
Cassandra Gareau, infirmière à Regina
Crédit : Courtoisie

Cassandra Gareau est elle aussi infirmière à Regina. Le jour du Vendredi saint, elle a joui d’un congé bien mérité après sa première semaine de vaccination à temps plein. C’est à la fin du mois de mars qu’elle a appris qu’elle serait la coordonnatrice du programme de vaccination des patients de l’hôpital Pasqua où elle travaille depuis décembre dernier.

« Chaque jour, je sélectionne six patients qui répondent aux critères d’admissibilité afin de leur inoculer une dose de vaccin », indique Cassandra Gareau. Une grande responsabilité pour celle qui est diplômée depuis 2020 de l’Université de Regina, ancienne étudiante elle aussi de l’école Monseigneur de Laval.

La jeune praticienne explique avec tact le processus de vaccination aux patients, ainsi que les effets secondaires potentiels. Après avoir obtenu leur consentement, la jeune femme procède à la piqûre. La plupart des gens veulent se faire vacciner et aucun n’a rejeté la proposition à ce jour.

Suivre le protocole

International Trade Centre
Stefani Ford vaccine ses patients sur la place Evraz, à Regina
Crédit : Emmanuel Masson

De son côté, Stefani Ford vaccine les gens qui ont pris rendez-vous pour recevoir leur vaccin, mais explique qu’un point de distribution pour les personnes sans rendez-vous est disponible dans le même complexe. Les Réginois admissibles peuvent ainsi se rentre sur la place Evraz et recevoir une dose du vaccin tout en restant à bord de leur véhicule.

Les deux infirmières administrent le vaccin Pfizer-BioNTech. « J’ouvre une fiole par jour et je mélange le contenu avec un soluté, ce qui permet au vaccin de conserver son efficacité pendant 6 heures à la température de la pièce. Les six doses contenues dans la fiole doivent être distribuées dans ces délais, ou elles seront gaspillées », explique Cassandra Gareau. Son équipe est petite, mais elle espère pouvoir inoculer jusqu’à 12 vaccins par jour d’ici le mois de juin, lorsque les critères seront élargis.

Après avoir administré le vaccin, les infirmières recommandent aux patients de recevoir une deuxième dose de trois semaines à quatre mois plus tard, sans toutefois fixer de rendez-vous. « Une seule dose est suffisante pour assurer une immunité raisonnable jusqu’à l’obtention de la deuxième dose », assure Stefani Ford. D’ailleurs, Cassandra Gareau souligne que le plan de vaccination de la province est « d’avoir autant de premières doses dans les bras des gens avant de dérouler les deuxièmes doses ».

Les vaccinateurs vaccinés

vaccin ARN
Un vaccin à ARN messager, tel que celui administré par Cassandra et Stefani
Credit: Spencer Davis/Unsplash

Les praticiennes ont toutes deux été vaccinées contre la COVID-19 en décembre 2020. Elles faisaient partie de la première cohorte de travailleurs de la santé vaccinés à l’époque. « Être vaccinée me permet d’être plus confiante au travail et de ne plus avoir peur d’attraper la COVID ou de la passer à mes patients », confie Stefani Ford. 

En revanche, l’infirmière déplore que plusieurs membres de son équipe ne soient pas eux-mêmes vaccinés malgré leur proximité avec les patients. « Je suis chanceuse d’avoir été vaccinée », reconnaît-elle, soulignant qu’elle aurait bien pu ne pas obtenir sa dose si elle n’avait pas été sélectionnée. Cassandra Gareau, de son côté, se dit choyée que son équipe au complet soit vaccinée.

Les deux infirmières recommandent à tous les Fransaskois de profiter des vaccins offerts gratuitement par l’Autorité de la santé de la Saskatchewan. « Si on veut éliminer le virus de la COVID-19, c’est important de prendre le vaccin », insiste Stefani Ford.

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