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Une maison de briques pour la francophonie

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Crédit: Terrah Holly / Unsplash

Si vous avez suivi l’actualité se rapportant à la francophonie ces derniers temps, plusieurs événements ont fait les manchettes. Parmi eux, le dépôt du projet de loi C-32 sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles au gouvernement fédéral et le Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes, virtuel, organisé conjointement par le gouvernement du Québec par l’entremise du Secrétariat québécois aux relations canadiennes (SQRC) et la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA). On ne peut qu’espérer que le projet de loi soit adopté et que les 176 cahiers de recommandations du Sommet soient mis en pratique.

En prenant un peu de recul, la situation de la francophonie au Canada m’a fait penser au conte du grand méchant loup et des trois petits cochons. Comment j’en arrive à faire un tel parallèle ?

C’est que l’on peut diviser l’évolution historique de la francophonie au Canada en trois grandes étapes (d’autres en proposeraient probablement plus et feraient un parallèle différent) et on peut considérer que notre grand méchant loup, c’est l’assimilation.

On se souviendra que le premier des petits cochons avait bâti sa maison en paille et qu’elle ne résista pas au souffle du grand méchant loup. C’est un peu ce qui est arrivé aux francophones. Au tout début, la francophonie relève surtout de la famille, de la paroisse, de son isolement géographique, de peu de structures, peu de financement, d’écoles locales, est à la merci des inspecteurs anglophones, des lois provinciales qui limitent, quand elles n’abolissent pas, l’usage du français en éducation. L’assimilation peut prendre facilement racine. On a besoin d’appui solide.

Avec l’arrivée de la Loi sur les langues officielles, le rapatriement de la Constitution, des garanties constitutionnelles en éducation, le financement des associations, la montée de l’immersion, le Commissariat aux langues officielles, les médias en français, les nouvelles technologies, on passe de la maison de paille à la maison de bois. Mais le souffle de l’assimilation (le grand méchant loup) reste puissant bien qu’il rencontre désormais une certaine résistance. La pérennité de la langue et de la culture française n’est pas nécessairement assurée, on survit mais on ne vit pas nécessairement. On a besoin de renforcement.

Avec le dépôt du projet de loi C-32 et l’ouverture envisagée au Sommet, on peut se permettre de rêver que l’on va finalement avoir notre maison en briques qui va résister à l’assimilation et assurer des bases solides à la langue et à la culture françaises pour notre communauté reposant sur des assises solides bâties sur l’expérience du passé, le vécu du présent et présageant un avenir encourageant.