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Mélanie Marquis (Presse canadienne)
/ Catégories: Communication, Politique

Stephen Harper parle d'une haine des valeurs conservatrices au sein de la SRC

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OTTAWA _ Le premier ministre canadien Stephen Harper estime que "beaucoup" d'employés de Radio-Canada "détestent" les valeurs que portent les conservateurs.

Il a laissé tomber cette remarque après avoir énuméré quelques-uns des chevaux de bataille du Parti conservateur lors d'une entrevue diffusée sur les ondes de FM93, une station de radio de la ville de Québec.

M. Harper est d'avis que la population québécoise approuve les mesures préconisées par son gouvernement: baisses d'impôt, loi et ordre, efforts canadiens en matière de lutte contre les djihadistes, etc.

"Je demeure convaincu que les Québécois ne sont pas des gauchistes" contrairement à l'image véhiculée dans "certains médias" ou les partis d'opposition, a-t-il suggéré au micro.

"Je comprends très bien qu'il y a beaucoup (de gens) à Radio-Canada qui détestent ces valeurs, mais je pense que ces valeurs sont les vraies valeurs d'un grand pourcentage de Québécois", a-t-il ensuite ajouté, sans avoir été invité à parler directement de la société d'État.

Le premier ministre a enregistré cette entrevue vendredi dernier, alors qu'il en était à son deuxième jour d'une visite au Québec, où son parti espère réaliser des gains aux prochaines élections.

Les conservateurs détiennent seulement cinq sièges sur une possibilité de 75 pour le Québec aux Communes, et une récente embellie dans les sondages semble leur avoir redonné espoir.

Les propos tenus par M. Harper ont évidemment eu des échos jusqu'à la colline du Parlement, à Ottawa. Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice les a qualifiés d'"absolument déplorables".

Ces remarques "montrent toute l'idéologie des conservateurs qui n'aiment pas Radio-Canada, qui s'attaquent à Radio-Canada, qui n'aiment pas le diffuseur public alors qu'on en a besoin parce qu'il a une mission et un mandat uniques et particuliers", a-t-il soutenu en point de presse, lundi après-midi.

Le Parti libéral a lui aussi fustigé la sortie du chef conservateur, établissant un lien direct entre celle-ci et les motifs "idéologiques" derrière les compressions imposées à la société d'État.

"Je pense qu'il est malsain qu'un premier ministre s'en prenne au diffuseur public de cette façon. Les masques tombent", a résumé le porte-parole libéral en matière de patrimoine, Stéphane Dion.

Le chef de Forces et démocratie, Jean-François Fortin, a ajouté sa voix au concert de critiques en faisant valoir que ce n'est pas la société d'État qui "déteste" les valeurs conservatrices, mais bien "les conservateurs qui n'aiment pas les valeurs de libre information et d'accès à une information de qualité".

Ce n'est pas la première fois que les conservateurs écorchent Radio-Canada. En février 2011, le ministre Jason Kenney avait accusé la société d'État de "mentir tout le temps", en réponse à la question d'une journaliste.

Plus récemment, l'attaché de presse du premier ministre, Carl Vallée, a écrit qu'il devenait "de plus en plus difficile pour (lui) de ne pas conclure que (ses) pires suspicions à l'égard de Radio-Canada s'avèrent vraies".

Il avait tenu ces propos dans une plainte déposée contre un documentaire intitulé "La droite religieuse au Canada", qui explorait les liens entre les groupes chrétiens évangéliques et le gouvernement Harper.

L'ombudsman de la société d'État, Pierre Tourangeau, avait conclu que "la règle sur la présentation des documentaires d'opinion des Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada" n'avait pas été correctement appliquée dans ce cas. 

 

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