Le pape mobilise à Philadelphie
Mgr Terrence Prendergast (au centre), son évêque auxiliaire Christian Riesbeck (à gauche) et un confrère à Philadelphie.
Photo : Archidiocèse d’Ottawa (2015)
Le discours inclusif et parfois incisif du pape François a fait jaser les politiciens des deux côtés de la frontière. Plus de mille Canadiens participant à la Rencontre mondiale des familles ont pu assister, le 26 septembre, à la messe pontificale à Philadelphie, en Pennsylvanie.
« Il y avait toute une dynamique là-bas, se rappelle Terrence Prendergast, l’archevêque d’Ottawa. Le pape a laissé tomber le texte préparé et il a parlé de ses expériences de famille, les querelles, les réconciliations. Ça m’a touché, il a une franchise! »
La famille est « une fabrique d’espérance, a déclaré le souverain pontife. On se dispute, des plats peuvent voler, les enfants peuvent provoquer des maux de tête. Mais dans la famille, il y a de la lumière, parce que l’amour de Dieu nous a ouvert la voie ».
« Le pape rencontre toujours des politiciens, note l’archevêque, mais il a aussi rencontré des prisonniers, des malades et des pauvres. C’est clair pour lui que la mission de l’Église n’est pas crédible si on ne s’occupe pas des marginalisés. J’ai vu la réaction quand je suis revenu. Tout le monde en parlait. »
Message écologique
Le pasteur d’Ottawa apprécie aussi le message écologique. « Il n’est pas le premier pape à s’intéresser à l’environnement. Jean-Paul II avait commencé en faisant installer des panneaux solaires au Vatican. C’est simplement que François le souligne : nous sommes en crise. Chez nous, souligne Terrence Prendergast, on a tenu en juin une réunion publique sur l’écologie, deux jours après la publication de l’Encyclique Loué sois-tu. La salle était bondée. » Il rappelle que plusieurs projets de paroisses vertes sont en cours dans l’archidiocèse. Selon lui, le pape encourage les catholiques du monde à converger vers Paris en décembre pour que soit adopté l’Agenda 2030 pour le développement durable au Sommet mondial du climat.
« Ce que fait le pape François, ajoute l’archevêque, c’est de travailler sur tous les aspects de la vie : la famille, le tribunal pour les déclarations de nullité de mariage, l’année de la miséricorde, la question du séculier dans l’Église. C’est difficile de le suivre, mais il fait bouger tout le monde. »
En particulier dans le dossier de l’aide aux réfugiés. « On est touché par la marginalisation des chrétiens en Orient. Il y a un appui incroyable de la part des fidèles pour les organisations œuvrant pour la justice sociale. Les trois vont travailler ensemble pour la première fois. C’est un bon signe. »
Il s’agit de l’Aide à l’Église en détresse, de Développement et Paix et de Catholic Near East Welfare Association.
Quant à une éventuelle visite du pape François au Canada, rien n’est confirmé. Un porte-parole de la Conférence a fait savoir qu’une invitation a été envoyée par le maire et par l’archevêque de Montréal pour le 375e anniversaire de la Ville en 2017.
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Extraits de l’allocution du pape François
« Avant tout, il faut affirmer qu’il existe un vrai “droit de l’environnement” pour un double motif. En premier lieu, parce que nous, les êtres humains, nous faisons partie de l’environnement. Nous vivons en communion avec lui, car l’environnement comporte des limites éthiques que l’action humaine doit reconnaître et respecter. »
« La mesure et l’indicateur les plus simples et les plus adéquats de l’exécution du nouvel Agenda pour le développement seront l’accès effectif, pratique et immédiat, de tous, aux biens matériels et spirituels indispensables : logement personnel, travail digne et convenablement rémunéré, alimentation adéquate et eau potable; liberté religieuse, et, plus généralement, liberté de pensée et éducation. »
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