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Anonym
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Fêtes nationales bilingues pour le 150e?

Patrimoine canadien est engagé suite à une recommandation du commissaire aux langues officielles

Shelly Glover

Shelly Glover

PHOTO: La voix acadienne (2014)

OTTAWA - Le commissaire aux langues officielles a recommandé au ministère de produire des rapports d’étape sur la mise en œuvre de mesures pour célébrer dans les deux langues le 150e anniversaire du Canada. La réponse n’a pas tardé.

Quelques heures après la publication du rapport annuel de Graham Fraser, le 7 octobre, Patrimoine canadien a répondu. « Je peux vous dire au nom de la ministre (Shelly) Glover, affirme l’attachée de presse Marisa Monnin, que nous reconnaissons que les communautés francophones et anglophones contribuent à la vitalité culturelle, sociale et économique de notre société. »

À preuve, écrit la relationniste : « La nouvelle Feuille de route pour les langues officielles est l’investissement le plus complet dans l’histoire du Canada, avec un financement de 1,1 milliard. C’est incontestable.

« Notre gouvernement est engagé à faire en sorte que les célébrations du 150e anniversaire du Canada soient mémorables pour tous les Canadiens, d’un océan à l’autre et dans nos deux langues nationales. »

L’intention de Graham Fraser était de prévenir : « Il s’agit d’une occasion de célébrer l’histoire du Canada et de se rappeler que la relation entre les Canadiens d’expression française et d’expression anglaise en est le fil conducteur. »

Le commissaire considère que, pour s’engager dans le respect de ses obligations sous la Loi sur les langues officielles, l’administration est plus apte à répondre à des demandes concrètes.

Pour voir leurs efforts réussir, écrit-il, les institutions fédérales doivent « établir des plans avec précaution, consulter les communautés de langue officielle susceptibles d’être touchées par les mesures envisagées et effectuer un suivi régulier des progrès. Les échecs surviennent lorsque les institutions négligent l’étape de la planification. Or, la planification nécessite l’exercice d’un leadership. »

Une recommandation de 2012-2013 pressait la ministre Glover « d’établir d’ici au 31 octobre 2014 des objectifs clairs afin de rehausser le bilinguisme dans la population canadienne et de renverser le déclin du bilinguisme chez les anglophones » avant 2017. Graham Fraser avait également demandé l’élaboration de contrôles pour connaître l’impact des coupures budgétaires sur les communautés de langue officielle.

Le commissaire constatait aussi « que le rôle de coordination horizontale n’apparaît pas dans le budget de la Feuille de route pour les langues officielles 2013-2018 ». Il demandait au président du Conseil du Trésor et à la ministre du Patrimoine de se doter d’ici un an « d’un nouveau cadre de gestion et de responsabilisation » pour sa mise en œuvre.

L’absence de réponse du gouvernement révélée dans le rapport annuel fait bondir la Fédération des communautés francophones et acadienne. La présidente Marie-France Kenny s’interroge : « Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

« En lisant le rapport, clame-t-elle, on a l’impression que les institutions fédérales sont laissées à elles-mêmes, tandis que Patrimoine canadien et le Conseil du Trésor ne jouent pas leur rôle de coordination.

« Quant au commissaire, signale Marie-France Kenny, il fonde beaucoup d’espoirs sur ses recommandations pour amener les institutions fédérales à respecter leurs obligations. Faut-il lui donner plus de pouvoir ? Déjà, si ses recommandations ne sont pas écoutées, il peut aller en cour. Mais les problèmes demeurent.

« Ce n’est pas le commissaire qui doit faire plus, croit-elle, mais le gouvernement. La ministre Glover n’a pas l’autorité pour exiger quoi que ce soit de ses collègues. La seule personne qui a le pouvoir de faire ça, c’est le premier ministre Stephen Harper. »

Le député d’Acadie-Bathurst (NB) et grand défenseur du bilinguisme, Yvon Godin, a vécu les effets du manque de leadership sur le terrain.

« En Atlantique, il y avait quatre différents bureaux directeurs pour Ressources humaines Canada, a-t-il déclaré à la SRC. Ils ont fermé les quatre pour n’en ouvrir qu’un, à Terre-Neuve, dirigé par une personne contre laquelle j’ai été obligé de porter plainte parce qu’elle ne parlait pas un mot de français. Son assistant non plus. » 

Le rapport 2013-2014 fustige les récalcitrants habituels, dont Air Canada et l’Agence canadienne des services frontaliers. Il accorde d’excellentes notes à Via Rail et à Statistique Canada. Il dresse un bilan de 476 plaintes recevables (comparativement à 415 l’année précédente), dont 282 sur le service au public et 103 sur la langue de travail.

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