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Politique

Excuses officielles du gouvernement ontarien pour le Règlement 17

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, présentant les excuses du gouvernement pour le règlement 17 qui interdisait l'enseignement du français.

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, présentant les excuses du gouvernement pour le règlement 17 qui interdisait l'enseignement du français.

Photo: Le Métropolitain - APF (2016)
En pénétrant dans l’Assemblée législative, le lundi 22 février, les francophones n’ont pas pu éviter de passer devant la statue de l’ancien premier ministre Sir James P. Whitney. Quel coup du sort pour celui qui a promulgué le Règlement XVII de voir ainsi défiler devant lui une communauté qui s’apprêtait à recevoir officiellement les excuses du gouvernement de l’Ontario pour ce règlement qui interdisait l’enseignement et l’utilisation du français dans les écoles primaires !

Mis en place en 1912 et appliqué durant 15 ans avant d’être abandonné en 1927, ce règlement a eu des effets désastreux sur la communauté francophone de la province, qui a vu son nombre décroître drastiquement, et qui a privé de nombreux francophones de l’un des éléments constructeurs d’une culture : la langue.

« Je vous remercie pour ma mère, ses frères et ses sœurs, pour les gens de leur génération qui ne peuvent plus s’exprimer en français », dit Dennis Constantineau à l’assemblée des représentants francophones qui s’était rassemblée pour l’occasion.

C’est ce dernier qui a demandé les excuses de la province, appuyé par l’Association canadienne-française de l’Ontario du Grand Sudbury et le député provincial Glenn Thibeault, pour honorer la mémoire de sa mère qui eut à subir les effets du Règlement XVII. 

« Je tiens à dire la vérité en ce qui concerne ce règlement gouvernemental qui a rendu hors-la-loi l’éducation française publique», a déclaré la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne.

La première ministre est revenue sur les impacts du Règlement XVII sur l’ensemble de la communauté francophone et a salué la communauté, reconnaissant sa lutte incessante pour la préservation de sa culture.

« Aujourd’hui, au nom du gouvernement de l’Ontario, je présente mes excuses aux familles qui ont souffert à cause du Règlement XVII », a annoncé Mme Wynne avant de noter l’espoir que marque cette journée dans la reconnaissance des échecs du passé, pour les victoires du présent. « C’est ainsi que nous renforçons l’égalité », a-t-elle ajouté. 

« C’est un moment historique. On reconnaît un tort qui a été fait à plusieurs générations et ça donne un message totalement à l’opposé de celui de 1912 », note Denis Vaillancourt, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.

Le geste du gouvernement a été dûment noté et apprécié par l’ensemble de la communauté qui a des attentes fortes quant à la promotion et la préservation de la culture francophone notamment au travers de gestes proactifs et d’actions concrètes.

« Une de ces actions concrètes, ce serait la création d’une université francophone. On a encore beaucoup d’assimilation qui se passe partout en Ontario. Le Règlement XVII, c’est fini, mais l’assimilation, non », observe Myriam Vigneault, coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien.

Les regards sont maintenant braqués sur le ministre de la Formation et des Collèges et Universités, Reza Moridi, et Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones en ce qui touche au dossier d’une université francophone en Ontario.

 

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Laurence Stenvot (Le Métropolitain - APF)Francopresse

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