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Photographie de nuit : profiter des derniers soupirs de l’hiver

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Photographie de nuit

Photographie de nuit

Ici, nous voyons les étoiles qui tournent autour de l’étoile polaire, le point de lumière à gauche et un peu en haut de la croix. La petite église orthodoxe se trouve au sud-ouest de Maple Creek, Sask., dans une région autrefois peuplée par des fermiers venus de la Russie.
Photo: Dominique Liboiron

L’hiver tire à sa fin. La température grimpe. Les journées rallongent. Par contre, le froid, les longues nuits et la neige épaisse limitent encore mes activités de plein air comme la randonnée et le camping. Je ne fais pas de ski ni de motoneige, alors quoi faire en attendant que le printemps arrive ?

Étant donné que notre perception de la réalité devient notre réalité, j’ai décidé d’être reconnaissant au froid et aux longues nuits et de m’en servir à mon avantage. Pour ce faire, je me suis tourné vers un de mes passe-temps préférés : la photographie de nuit.

L’hiver est un temps de l’année qui me permet de prendre des photos des étoiles, de la lune, ou des aurores qui sont claires et bien détaillées, parce que l’air froid et sec transmet bien la lumière. Par contre, l’air chaud et humide déforme la lumière et rend les images floues.

La semaine passée, nous avons jouit de quelques nuits froides, alors j’ai pointé ma caméra vers le ciel pour capter des photos des étoiles. Déjà à 20 h 30, il faisait assez noir pour commencer. L’été, je serais obligé de rester debout beaucoup plus tard.

Je me suis retrouvé dans la cour d’une petite église orthodoxe, située en campagne, à vingt minutes de chez moi. Elle n’est pas tout à fait abandonnée, mais on n’y célèbre qu’une seule messe par année. Malgré ses dimensions modestes, la petite église possède un charme indéniable et ses murs blancs reflètent bien la faible lumière des étoiles.

Après avoir capté les images que j’avais planifiées d’avance, j’ai pratiqué des techniques de photo que j’ai apprises à l’automne.

Au mois d’octobre, j’ai suivi un atelier avec le photographe saskatchewannais, Chris Attrell. De nombreux photographes prennent des images des fermes abandonnées et des villes fantômes qui parsèment notre province, mais le trait unique de Chris Attrell est qu’il les prend la nuit. Ses photos montrent les bâtisses oubliées et négligées sous les aurores et les étoiles filantes.

Son atelier a eu lieu aux alentours de Leader, une communauté agricole située près de la frontière albertaine. Nous avons parcouru les chemins de gravier en allant à des fermes abandonnées et en passant par deux vieilles églises catholiques et une école de campagne.

En plus de nous montrer comment inclure les aurores, la Voie lactée et certaines constellations dans nos photos, Chris Attrell nous a fait une visite guidée du ciel de nuit – une partie de la nature qu’on oublie souvent. La Saskatchewan jouit d’un ciel spectaculaire qui nous permet d’approfondir notre appréciation du plein air.

Selon Chris Attrell, notre ciel nocturne permet une excellente vue des astres sans trop de pollution lumineuse. Cela étant dit, le photographe de Shaunavon se sert de lumière artificielle de façon mesurée pour donner du cachet à ses photos. Par exemple, lorsqu’il prend en photo une maison abandonnée, il aime mettre un lampion dans la fenêtre afin de suggérer la présence d’un esprit ou d’un fantôme qui y habite toujours.

Le plus souvent, il faut conduire à l’extérieur de son village ou de sa ville pour pour prendre des photos de vieilles bâtisses ou du ciel de nuit, mais le temps de conduite n’est pas du temps perdu. Quand il fait noir, je vous suggère de laisser quelqu’un d’autre conduire pour vous permettre de prendre des photos de la circulation. Le but n’est pas de figer la circulation, mais de prendre des photos lentes pour exagérer son mouvement. Les phares et les clignotants des véhicules qui bougent forment de longs traits de lumière comme des lasers ou des étoiles filantes. Cette technique produit des images créatives et dynamiques. De plus, vous vous garderez occupé et le temps de voyage passera vite.

Nous sommes au seuil du printemps, mais en attendant que ce dernier arrive, je vais profiter de la fin de l’hiver avec mon appareil photo à la main.